Une étude parue ce lundi 15 septembre dresse le bilan économique de l’été 2025. Menée par une équipe de scientifiques européens, elle chiffre à 43 milliards d’euros les pertes liées aux événements climatiques.
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Climat

L’été 2025 a coûté 43 milliards d’euros à l’Europe

Une étude publiée ce lundi 15 septembre et relayée par l’AFP et Libération dresse le bilan économique de l’été 2025. Menée par une équipe de scientifiques européens, elle évalue à environ 43 milliards d’euros les pertes provoquées par les vagues de chaleur, la sécheresse, les inondations et autres phénomènes extrêmes qui ont frappé le continent ces derniers mois.

Sécheresse, vagues de chaleur, incendies, inondations, orages violents… L’été 2025 s’impose comme le troisième été le plus chaud jamais enregistré en Europe, derrière ceux de 2003 et 2022. Des conditions extrêmes qui ont eu des conséquences dramatiques, notamment en France, en Espagne et au Portugal, mais aussi en Grèce où des incendies meurtriers ont ravagé des milliers d’hectares.

L’étude a été dirigée par Sehrish Usam, chercheuse à l’Université de Mannheim en Allemagne, en collaboration avec deux experts de la Banque centrale européenne. Les auteurs ont croisé données météorologiques et modèles économiques afin de quantifier les dommages directs et indirects liés aux phénomènes climatiques.

Des secteurs fortement touchés

Les pertes sont particulièrement importantes dans le secteur agricole, qui à lui seul représente plus de 12 milliards d’euros de dégâts. Les récoltes de maïs, de blé et d’olives ont été décimées dans plusieurs régions, notamment en Andalousie, en Provence et en Calabre, où les agriculteurs parlent d'une année "noire". La sécheresse a aussi fragilisé l’élevage : la baisse des disponibilités en fourrage a entraîné une explosion des coûts pour de nombreux producteurs.

Le secteur du tourisme, pilier économique pour de nombreux pays du sud de l’Europe, a également souffert. Entre les vagues de chaleur, les alertes incendies et les fermetures de plages pour cause de pollution ou de risque d’orages violents, les annulations ont explosé. On estime les pertes dans ce secteur à près de 9 milliards d’euros sur la période estivale.

Une facture qui pourrait s’alourdir

Le chiffre de 43 milliards pourrait encore augmenter dans les mois à venir, préviennent les auteurs de l’étude. "Ce que nous mesurons ici, ce sont les dommages directs immédiats. Les effets secondaires sur la santé publique, l’augmentation des prix des denrées alimentaires ou encore les tensions sur le marché de l’assurance ne sont pas encore entièrement quantifiables", explique Sehrish Usam.

En effet, les systèmes de santé dans plusieurs régions ont été mis à rude épreuve, notamment pendant les pics de chaleur fin juillet et début août, avec une augmentation significative des hospitalisations pour déshydratation, coups de chaleur et pathologies respiratoires. D’ici à 2030, la facture pourrait atteindre 126 milliards d’euros, en raison d’étés de plus en plus difficiles.