Sécheresse, vagues de chaleur, incendies, inondations, orages violents… L’été 2025 s’impose comme le troisième été le plus chaud jamais enregistré en Europe, derrière ceux de 2003 et 2022. Des conditions extrêmes qui ont eu des conséquences dramatiques, notamment en France, en Espagne et au Portugal, mais aussi en Grèce où des incendies meurtriers ont ravagé des milliers d’hectares.
L’étude a été dirigée par Sehrish Usam, chercheuse à l’Université de Mannheim en Allemagne, en collaboration avec deux experts de la Banque centrale européenne. Les auteurs ont croisé données météorologiques et modèles économiques afin de quantifier les dommages directs et indirects liés aux phénomènes climatiques.
Des secteurs fortement touchés
Les pertes sont particulièrement importantes dans le secteur agricole, qui à lui seul représente plus de 12 milliards d’euros de dégâts. Les récoltes de maïs, de blé et d’olives ont été décimées dans plusieurs régions, notamment en Andalousie, en Provence et en Calabre, où les agriculteurs parlent d'une année "noire". La sécheresse a aussi fragilisé l’élevage : la baisse des disponibilités en fourrage a entraîné une explosion des coûts pour de nombreux producteurs.
À lire aussi : Avec la canicule, les passages aux urgences se multiplient
Le secteur du tourisme, pilier économique pour de nombreux pays du sud de l’Europe, a également souffert. Entre les vagues de chaleur, les alertes incendies et les fermetures de plages pour cause de pollution ou de risque d’orages violents, les annulations ont explosé. On estime les pertes dans ce secteur à près de 9 milliards d’euros sur la période estivale.
Une facture qui pourrait s’alourdir
Le chiffre de 43 milliards pourrait encore augmenter dans les mois à venir, préviennent les auteurs de l’étude. "Ce que nous mesurons ici, ce sont les dommages directs immédiats. Les effets secondaires sur la santé publique, l’augmentation des prix des denrées alimentaires ou encore les tensions sur le marché de l’assurance ne sont pas encore entièrement quantifiables", explique Sehrish Usam.
En effet, les systèmes de santé dans plusieurs régions ont été mis à rude épreuve, notamment pendant les pics de chaleur fin juillet et début août, avec une augmentation significative des hospitalisations pour déshydratation, coups de chaleur et pathologies respiratoires. D’ici à 2030, la facture pourrait atteindre 126 milliards d’euros, en raison d’étés de plus en plus difficiles.