À 3 000 mètres sous la surface, au large de la Californie, les chercheurs ont mis au jour une nouvelle espèce : le "poisson-limace bosselé".
capture d'écran ©MBARI/YouTube
Biodiversité

Un drôle de poisson rose dévoilé dans les profondeurs du Pacifique

À 3 000 mètres sous la surface, au large de la Californie, les chercheurs ont mis au jour une nouvelle espèce : le "poisson-limace bosselé". Décrit dans la revue Ichthyology & Herpetology, ce curieux spécimen se distingue par sa peau rose et ses grands yeux bleutés.

Le poisson-limace bosselé est l’une des trois nouvelles espèces identifiées au cours d’une récente expédition dans les grands fonds. Peu visibles et évoluant dans des zones extrêmes, ces poissons restent difficiles à observer et à étudier. " Ces petits spécimens vivent dans des eaux à moins de 10 °C ", précise Mackenzie Gerrinder, chercheur ayant participé à l’expédition menée par le Monterey Bay Aquarium Research Institute.

Ces découvertes contribuent à mieux comprendre les écosystèmes des grands fonds, encore largement inexplorés. Elles soulignent également la nécessité de protéger ces milieux fragiles, aujourd’hui menacés par l’exploitation minière des fonds marins et les impacts du changement climatique. L’identification du poisson-limace bosselé rappelle à quel point les abysses abritent une biodiversité aussi précieuse qu’inattendue  et combien il reste encore à découvrir sous la surface des océans.

Un robot sous-marin pour explorer les abysses

Les chercheurs ont utilisé un robot sous-marin téléguidé pour explorer ces zones extrêmes, où la pression est plus de 300 fois supérieure à celle de la surface. Malgré ces conditions hostiles, la vie y foisonne.

Le poisson limace bosselé a immédiatement attiré l’attention des scientifiques, qui ont salué une découverte aussi rare que fascinante. " C’est l’une des espèces des grands fonds les plus attendrissantes que nous ayons rencontrées ", explique Thomas Linley, biologiste marin impliqué dans la mission. " Son aspect inoffensif contraste avec les idées reçues sur les créatures des abysses. "

Une biodiversité encore largement inexplorée

Ces récentes découvertes montrent à quel point la biodiversité des grands fonds reste en grande partie inconnue. Chaque expédition révèle de nouvelles espèces, souvent uniques à ces environnements extrêmes. Les scientifiques estiment qu’un très grand nombre d’organismes marins restent encore à identifier, notamment dans les zones les plus inaccessibles de l’océan. "Nous n’avons exploré qu’une infime partie des abysses ", rappelle Mackenzie Gerrinder. Le travail du Monterey Bay Aquarium Research Institute s'inscrit dans une dynamique scientifique de longue haleine, visant à cartographier, comprendre et préserver ces habitats fragiles.