Dans ce nouveau rapport sur l’état de la biodiversité française, publié ce mardi 9 décembre, le WWF se veut alarmiste. La diversité du vivant est menacée par la destruction des habitats. Les champs, les zones humides, les forêts et les océans sont les plus touchés. En cause, l’artificialisation des sols et l’urbanisme qui rognent l’espace pour le vivant. Cette dégradation des milieux naturels impacte directement les nombreux habitants qu’ils protègent.
70 % des haies ont disparu et les espèces qui profitaient de cette structure végétale s’effondrent. Parmi ses principaux habitants, le moineau friquet, petit oiseau qui se niche dans les cavités des arbres, a vu sa population chuter de 91 % depuis 2001. Et cela en raison de l’utilisation accrue de pesticides et d'herbicides. Selon l’ONG, la France est le 6e pays au monde à abriter le plus d’espèces menacées.
Ces espèces sont variées : le requin griset (-99 %), le grand tétras (-36 %), le brochet (-30 %), et de nombreuses autres. Le déclin massif de la biodiversité française continue son chemin, mais le rapport étudie les actions et solutions pour enrayer la machine destructrice.
Entre déclin et espoir
Le WWF souhaite porter un espoir, celui d'agir pour sauver la biodiversité : "Si les espèces emblématiques de milieux dégradés sont en déclin, ce rapport révèle que lorsque les espèces sont protégées, avec des moyens et sur le long terme, elles se portent mieux".
Malgré le déclin, il y a de l’espoir avec une croissance moyenne de 120 % pour les espèces protégées. Grâce aux Plans Nationaux d’Action (PNA), plusieurs vertébrés comme le vautour moine ou l'outarde canepetière sont "en voie de rétablissement". L'ONG agit aussi avec de nombreux leviers d’action comme la lutte contre le braconnage, l’influence des pouvoirs publics et l’éducation à l’environnement.
Les auteurs du rapport rappellent que ces résultats positifs sont les fruits d’un travail important. Ils affirment que "la protection fonctionne quand on y met les moyens". Le constat est simple : lorsqu’une espèce est sous un statut de protection, alors elle bénéficie d'une dynamique positive dans son rétablissement.
Mise en place d’actions politiques et au quotidien
Les résultats encourageants ne signifient pas que la lutte est finie. Certaines espèces, comme le loup ou le rorqual, sont dans une reconquête précaire de leur population. Comme l'étude le rappelle, la biodiversité continue de chuter. La responsabilité de l’érosion des écosystèmes français revient aux "décideurs" mais aussi à "chacun de nous".
L'organisation préconise de mettre en place un plan national de restauration qui est "une stratégie de long terme pour remettre la nature au coeur de notre modèle de développement". Le changement des pratiques agricoles ou encore la restauration des milieux aquatiques sont des actions concrètes qui permettraient de sauver la biodiversité. Il est aussi possible d’agir au quotidien en adoptant une alimentation éco-responsable et en transformant son jardin en paradis pour les animaux sauvages.
Pour renforcer la sensibilisation à la préservation des écosystèmes, le WWF lance une version jeunesse du rapport. Il s’agit d’un livret avec des illustrations pour permettre aux enfants de protéger les espèces avec qui nous cohabitons.