Alimenter les oiseaux en permanence peut être néfaste pour eux et même, parfois, les mettre en danger.
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Biodiversité

Quand faut-il arrêter de nourrir les oiseaux ?

En ville, comme à la campagne, boules de graisse et graines en tout genre sont souvent disposées sur les fenêtres et balcons pour attirer les oiseaux. Cependant, nourrir ces volatiles toute l’année peut avoir des conséquences.

De nombreuses personnes pratiquent le nourrissage des oiseaux en hiver. Ce coup de pouce permet aux animaux à plumes de subvenir à leurs besoins pendant les pénuries alimentaires. Mais dès lors que commence la fin des périodes de grand froid, le nourrissage doit être modéré, car alimenter les oiseaux en permanence peut être néfaste pour eux et même, parfois, les mettre en danger. 

La LPO, Ligue pour la Protection des Oiseaux, conseille de nourrir les oiseaux de la mi-novembre à la mi-mars. En dehors de cette période, la nature produit assez d’aliments de saison, même au sein des villes. Cependant, l’arrêt du nourrissage ne doit pas être brutal, même s’il est fait en retard, au printemps ou en été. Pour commencer le processus de sevrage, il faut réduire les quantités de graines distribuées aux oiseaux petit à petit, sur 7 à 10 jours. À la fin de cette période, il sera temps d’arrêter totalement les nourrissages. 

Un changement d’alimentation selon les saisons

En fonction des saisons, la plupart des oiseaux ont une alimentation différente. Les lipides contenus dans les graines et boules de graisse ne sont donc plus forcément adaptés à leurs besoins, à partir du printemps. Au cours de cette saison, les oiseaux doivent souvent se tourner vers des sources de protéines, telles que les insectes. Beaucoup deviennent même insectivores au printemps. Il est donc important de ne pas les nourrir de graines pendant cette saison, pour que les oiseaux apprennent à répondre à leurs réels besoins. Cela leur permet aussi de ne pas perdre leur instinct de chasseur et de rester indépendants de l’homme. 

Les oiseaux qui consomment beaucoup de graines et de boules de graisse risquent aussi de pondre plus tôt. Cela engendre un décalage de la demande énergétique des poussins, par rapport au pic de disponibilité alimentaire dans la nature et par conséquent, une surmortalité juvénile.

Les mangeoires : lieux de propagation de maladies

Pendant les périodes de chaleur, comme l’été et le printemps, la propagation d’infections se multiplie chez les oiseaux. Les rassembler dans les mangeoires n’est donc pas une bonne idée. Les pinsons et les verdiers pourraient, par exemple, y attraper la salmonelle. Même en hiver, les mangeoires peuvent propager des maladies, il est donc nécessaire de veiller à leur propreté. S’ils sont sales, ils peuvent être nettoyés au vinaigre blanc, par exemple. 

La concentration des oiseaux aux lieux de nourrissage peut aussi accroître le risque de prédation, comme celle des chats domestiques. Alors qu’ils passent souvent l'hiver au chaud dans les maisons, dès que le soleil revient, ces félins préfèrent passer plus de temps dehors. Il est donc préférable d’élever les mangeoires et de les placer dans des endroits dégagés pour protéger les oiseaux

Pour aller plus loin :  "L’écologie à la maison"

Pour continuer à observer les oiseaux en été et au printemps, il reste possible de leur donner de l’eau, plutôt que de la nourriture. Et comme pour les mangeoires, les abreuvoirs doivent rester propres et l’eau doit être changée toutes les semaines.