L'ADN environnemental, utilisé pour mieux recenser la biodiversité marine.
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Biodiversité

Biodiversité : qu’est-ce que l’ADN environnemental ?

Dans le cadre de la "stratégie nationale biodiversité" (SNB), mise en place en 2023 par le gouvernement afin de "sauvegarder la nature et stopper l’effondrement du vivant à l’horizon 2030", un premier recensement exhaustif de la biodiversité doit être réalisé d’ici à 2027 partout en France, en utilisant les technologies de l’ADN environnemental. Mais de quoi s’agit-il concrètement ? ID fait le point. 

Ecailles, poils, sécrétions, empreintes...tout être vivant laisse des traces de son passage dans un environnement, et par conséquent des fragments d’ADN. L'ADN environnemental (ADNe), une technique de surveillance de la biodiversité, consiste alors à prélever différents éléments du milieu naturel, et ainsi récupérer des traces d’ADN. Ces échantillons sont ensuite analysés en laboratoire afin d’identifier et recenser les êtres vivants qui ont traversé le milieu étudié. 

Mieux connaître la biodiversité 

"L’analyse de ces prélèvements en laboratoire consiste à amplifier les fragments de 'codes-barres d’ADN' afin de les séquencer. Ils sont ensuite comparés par traitement bio-informatique à des bases de références d’espèces", explique l’OFB sur son site. 

Utilisée dès 1987 dans le domaine de la bactériologie et des microorganismes, cette approche a par la suite été appliquée à d'autres champs, et permet notamment d’inventorier des espèces rares.

Aujourd’hui, l’ADN environnemental intéresse plus particulièrement les scientifiques pour l’étude des fonds marins et côtiers afin de mieux connaître la biodiversité présente dans ces mondes méconnus

Une méthode plus respectueuse de l’environnement 

En France, la mission BioDivMed2023 s’est notamment appuyée sur l’ADNe pour cartographier pour la première fois la biodiversité marine de la zone côtière de la Méditerranée française, y compris les lagunes, embouchures de fleuves et les ports, jusqu’au sanctuaire Pelagos entre la Corse et le continent, informe le secrétariat d’Etat chargé de la mer et la biodiversité. Résultat : 700 prélèvements d’ADN environnemental ont pu être réalisés, de mai à juillet 2023, et 267 espèces de poissons ont été recensées, y compris "l’ange de mer" - alors considéré comme disparu de la Méditerranée. 

Au-delà de permettre l'observation de l’invisible, cette technologie, considérée comme non invasive pour les milieux naturels et les espèces, se révèlerait plus respectueuse de l’environnement que d’autres techniques jusque-là employées pour le suivi de la faune marine, à l’image des recensements visuels en plongée via les caméras sous-marines ou acoustique.