Au lac Naivasha, au Kenya, face à la prolifération de la jacinthe d’eau, l’entreprise HyaPak Technologies a eu l’idée de récupérer cette plante envahissante, originaire d’Amérique du Sud, pour fabriquer des emballages.
"Ce que nous essayons de faire, c’est utiliser la jacinthe d’eau pour résoudre ce problème de la pollution des déchets plastiques", explique le fondateur Joseph Nguthiru dans un reportage diffusé sur Africanews en janvier dernier.
Lutter contre la pollution plastique
Pour y parvenir, il précise travailler "avec des pêcheurs affectés au lac" pour récolter la jacinthe d’eau. Une fois séchée sur place par leurs soins, celle-ci est livrée à l’entreprise pour être utilisée pour la confection de sacs biodégradables destinés à l'emballage de semences dans l’agriculture.
Une manière de lutter contre la pollution plastique dans le secteur agricole, tout en offrant une source de revenus supplémentaire aux pêcheurs, particulièrement impactés par l'expansion de la jacinthe d’eau. Reste à savoir si une telle solution pourrait passer à l’échelle.
Un fléau mondial
Aujourd’hui, plusieurs pays africains sont touchés par la prolifération de la jacinthe d’eau, à l’image du Bénin, la Tanzanie ou encore l’Ouganda.
Selon un rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), publié en 2023, cette espèce exotique serait également présente dans plus de 72 régions du monde.
Au-delà de menacer la biodiversité, la prolifération de telles plantes représente un fléau économique. D’après l’IPBES, les espèces exotiques envahissantes coûteraient 423 milliards de dollars par an. Un chiffre qui pourrait être multiplié par "quatre tous les dix ans", estime Franck Courchamp, chercheur au CNRS dans un article publié 4 septembre 2023 dans Les Echos.