La boutique solidaire “Ding Fring” par Le Relais, dans le 15ème arrondissement de Paris. Juin 2020.
©Agathe Palaizines/ID
Vie quotidienne

"Si tu ne le portes pas, donne-le" : sur Vinted, Emmaüs appelle aux dons solidaires

Fragilisé par l'essor des plateformes de revente en ligne, le mouvement Emmaüs "contre-attaque" pour défendre son modèle solidaire : à travers de fausses annonces publiées jeudi sur Vinted, il appelle les utilisateurs à lui céder leurs vêtements usagés, plutôt que d'en tirer quelques euros sur internet.

Sur Vinted, une certaine "Emma_Us" propose pour cinq euros un T-shirt "vintage" proclamant "Si tu ne le portes pas, donne-le". Le vêtement n'est en fait "pas à vendre", mais destiné à "interpeller, sensibiliser, nous rappeler que donner à Emmaüs, c'est (se) donner le pouvoir d'agir, pour la solidarité, pour l'environnement", peut-on lire sur l'étiquette. A travers cette campagne, déclinée également par affichage, à la radio et à la télévision, l'association fondée par l'abbé Pierre souhaite "provoquer un électrochoc" et amener les utilisateurs de Vinted ou autres Leboncoin à s'interroger, sans pour autant les culpabiliser, a expliqué à l'AFP Valérie Fayard, directrice générale déléguée d'Emmaüs France.

Moins de dons, moins de qualité...

Avec l'essor des plateformes de revente, les Français ont tendance à moins donner à Emmaüs, et surtout à lui donner désormais uniquement leurs objets de moindre qualité, déplore l'association. Après tri et réparation, seuls 40 % des quelque 320 000 tonnes collectées chaque année peuvent être revendues, contre 60 % il y a 20 ans, détaille Mme Fayard. C'est donc "tout notre modèle économique qui est mis en danger", a déploré la responsable, rappelant qu'Emmaüs permet à 15 000 compagnons ou salariés en insertion de retrouver une dignité par le travail, et que les plus démunis peuvent s'équiper à moindre coût dans ses 500 boutiques solidaires.

Ce caractère solidaire a "plus de valeur que les quelques euros que vous allez récupérer sur Vinted", a insisté Valérie Fayard. La plupart de ceux qui vendent en ligne "n'en ont pas véritablement besoin, ils génèrent des ressources pour s'acheter autre chose", participant ainsi à la "surconsommation", estime-t-elle.

Avec AFP. 

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