Valère Corréard est Directeur d'ID, l'Info Durable
©Clémence Demesme
L'Edito de Valère Corréard

"Plus de vélos que de voitures à Paris, reste à vivre ensemble !"

C'est une étude qui n'a pas fait tant de bruit que ça, alors que le sujet est explosif en Ile-de-France : comment se déplacent les Franciliens ? Et bien sûr, le sujet dans le sujet : est-ce que le vélo s'impose et dans quelles proportions avec toutes ces voies cyclables et ces places de parking ? Premier enseignement : oui le vélo prend de plus en plus de place mais dans Paris intra-muros, un arbre qui fait plaisir mais qui cache une forêt plus complexe et plus contrainte.

C'est une enquête qui a été réalisée par l'institut Paris Région et dont les résultats ont été publiés il y a quelques jours. Ce qui a notamment retenu l'attention, c'est le fait que les Parisiens utilisent plus le vélo que la voiture pour se déplacer dans Paris intra-muros. Et ce n'est pas d'une courte distance : 11,2 % des déplacements se feraient à deux-roues contre 4,3 % en voiture. Cela démontre sans conteste l'efficacité des politiques publiques pour donner plus de place à la bicyclette, au premier rang desquelles l'impulsion de la majorité municipale d'Anne Hidalgo.

C'est une bonne nouvelle pour rendre la ville lumière plus vivable"

Mais il y a aussi les effets Covid, l'inconfort dans certains transports en commun et les difficultés que rencontrent les automobilistes à rouler dans la capitale. Pragmatiques donc les Parisiens pour se déplacer et c'est avant tout en marchant (53,5 %) et avec les transports en commun (30 %). Quant aux habitants de grande couronne, pas le choix, la voiture est privilégiée et on le comprend.

Mais il ne faut pas nuancer plus que nécessaire car c'est une bonne nouvelle pour rendre la ville lumière plus vivable, moins bruyante, moins polluée aussi. Reste un sujet que cette enquête n'aborde pas : la cohabitation entre les différents modes de transports, en particulier la relation auto-vélo. Pas besoin d'une grande étude pour voir que ce n'est pas simple et que les uns sont toujours convaincus que c'est la faute des autres. Déculpabiliser le cycliste comme l'automobiliste sur le plan culturel serait un bon point de départ, mais cela ne se décrète pas. Que tout le monde respecte scrupuleusement le code la route aiderait aussi sans aucun doute, mais pour le moment le compte n'y est pas.

Espérons que les prochaines grandes étapes de la transition vers des mobilités plus durables dans Paris et la Région tiendront compte de l'importance de cette cohabitation sans laquelle le risque est réel qu'à la moindre alternance politique on fasse une marche arrière peu souhaitable.