Fin 2024, la COP 16 Biodiversité qui s’est tenue à Cali en Colombie, prolongée à Rome début 2025, n’a pas permis aux participants de s’entendre sur les conditions de financement pour préserver la biodiversité. Face à cet échec, il s’agit, aujourd’hui, de redoubler d’efforts pour trouver de nouvelles sources de financement, notamment auprès du secteur privé.
2025 marque les dix ans de la signature de l’Accord de Paris. Adopté par 196 parties lors de la COP 21 sur le climat, cet accord international a pour objectif de maintenir “ l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels”. Si cet Accord porte essentiellement sur les enjeux climatiques, ceux-ci sont intimement liés à ceux concernant la préservation de la biodiversité. En effet, la lutte contre le réchauffement climatique contribue directement à la sauvegarde de la biodiversité. Quant à elle, la perte de biodiversité présente un risque systémique pour le secteur financier.
Selon l’accord de Kunming-Montréal, adopté à l’issue de la COP 15 Biodiversité en décembre 2022, il est nécessaire de mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour préserver la biodiversité."
En cause notamment : la multiplication des catastrophes naturelles, la survenance de pandémies et la disparition d’espèces naturelles ont un impact négatif immédiat sur les compagnies d’assurance et les banques. Selon le rapport The Economics of Biodiversity (Dasgupta Review) publié en 2021, environ 55 % du PIB mondial dépend de la pérennité d’écosystèmes sains et de la préservation de la biodiversité. Par ailleurs, dans son rapport de février 2021, la Banque mondiale souligne que la perte de biodiversité pourrait entraîner une baisse du PIB mondial de 2,7 % d’ici 2030.
Cependant, le contexte géopolitique actuel présente des défis significatifs pour les investissements en faveur de la biodiversité. On peut noter le désengagement de nombreux acteurs du secteur financier qui renoncent aux ambitions portées par plusieurs accords dont ils étaient signataires. On citera notamment les sorties multiples de la Net Zero Banking Alliance. En outre, la multiplication des théâtres de guerre a contribué à réorienter les flux d’investissement vers le secteur de la défense au détriment notamment des énergies renouvelables.
Pour autant, il y a toujours urgence à agir. Selon l’accord de Kunming-Montréal, adopté à l’issue de la COP 15 Biodiversité en décembre 2022, il est nécessaire de mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour préserver la biodiversité. Des investissements qui ne peuvent reposer uniquement sur les financements publics mais doivent également provenir du secteur privé.
Elle ouvre aux investisseurs un large spectre d’opportunités dans des secteurs variées : gestion de l’eau et des forêts, traitement des déchets, rénovation énergétique, agriculture, santé humaine et animale…"
Une thématique d’investissement source de croissance pour de multiples secteurs
Selon des chiffres donnés par le Forum économique mondial, les investissements relatifs à la biodiversité représentent un marché potentiel de 10 000 milliards de dollars et un vivier de création d’emplois, près de 395 millions à horizon 2030. La préservation de la biodiversité offre donc de nombreux relais de croissance pour de multiples entreprises.
Par conséquent, elle ouvre aux investisseurs un large spectre d’opportunités dans des secteurs variées : gestion de l’eau et des forêts, traitement des déchets, rénovation énergétique, agriculture, santé humaine et animale…
En parallèle, la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire issu du Pacte Vert européen (taxonomie verte, règlement SFDR, directive CSRD, règlement sur la « restauration de la nature ») conjugué à l’engagement des acteurs institutionnels a favorisé l’essor d’une thématique d’investissement consacrée à la biodiversité.
S’il est encore parfois difficile de mesurer la manière dont les entreprises prennent en considération les problématiques de biodiversité, il est néanmoins incontournable de s’interroger sur la gestion des risques portant sur ces enjeux.
Il est donc à considérer que cette réflexion s’inscrit pleinement dans la définition d’une allocation stratégique de long terme. Il paraît donc essentiel d’identifier les entreprises les plus en pointe sur les sujets de biodiversité mais également celles qui sont en voie d’amélioration.
A propos d’Uzès Gestion :
Uzès Gestion est la société de gestion de la Financière d’Uzès. Créée en 1989, par Gilbert-André Goirand, la Financière d’Uzès est aujourd’hui un groupe intégré et autonome de 60 collaborateurs installés dans 6 bureaux, à Paris et en région. Elle totalise aujourd’hui 1,7 milliards d’encours sous gestion en gestion d’actifs, gestion financière, tenue de compte, ingénierie patrimoniale et capital développement. Son capital est contrôlé en totalité par la famille fondatrice et les collaborateurs de la Financière d’Uzès
Par Alexandre Perricard, directeur général d’Uzès Gestion et Louis O’Connor, gérant du fonds Uzès Biodiversité