Après le soleil et le vent, place aux vagues pour produire de l’électricité. Dans le monde, de plus en plus d’entreprises tentent aujourd’hui de développer des systèmes d’exploitation de l’énergie houlomotrice, autrement dit des solutions capables de capter et de transformer les mouvements de la houle, aussi bien en surface que sous l’eau. Le tout grâce à un générateur.
En France, l’entreprise bordelaise Seaturns a récemment fait parler d’elle en testant un flotteur expérimental, à échelle ¼, à Sainte-Anne-du-Portzic, dans la rade de Brest (Finistère).
Un flotteur pour récupérer l’énergie de la houle
"Vu de l’extérieur, le prototype se présente comme un large cylindre qui oscille dans les vagues. Mais à l’intérieur, il fonctionne un peu comme un pendule, actionné par le mouvement des masses d’eau, qui pousse l’air à travers une turbine pour produire de l’électricité", expliquait Gabriel Canteins, chef de projet chez Seaturns, dans un communiqué de presse publié en 2023 par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), partenaire de l'essai.
Achevée en février, cette expérimentation, qui a duré 16 mois, a permis de valider le fonctionnement du dispositif, y compris dans des conditions climatiques extrêmes.
Seaturns doit désormais tester son démonstrateur à échelle réelle. Une nouvelle étape prévue en juillet avec des essais sur le site SemRev, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
A lire aussi : "5 idées reçues sur les énergies renouvelables"
Des coûts élevés
Viendra ensuite le déploiement des premières fermes pilotes entre 2026 et 2029 pour une commercialisation à partir de 2030. Objectif affiché par l'entreprise : "fournir de l’électricité à des îles et zones littorales isolées ou à des usines, par exemple des sites de production d’hydrogène ou de dessalement d’eau de mer", précise franceinfo dans un article publié le 25 février.
Le média ajoute que la start-up doit encore "nouer des partenariats avec des industriels pour la fabrication" de son démonstrateur. Seaturns estime notamment "avoir besoin de 2,4 millions d’euros".
Si les solutions de capture de l’énergie des vagues semblent prometteuses, elles représentent aussi d’importants coûts en termes de fabrication, d’installation ou encore de production.
"A court terme, France Énergies Marines envisage un démarrage sur le marché à des coûts de production similaires à ceux des hydroliennes (entre 200 et 250 €/MWh) pour des premières fermes commerciales proches du littoral de 30 à 50 MW de puissance installée", rapporte Connaissance des énergies, dans un article publié le 21 mai 2024.
Des coûts élevés qui pourraient se répercuter sur le prix de l’électricité.
A lire aussi : "Energies renouvelables : qu’est-ce que la thalassothermie ?"