Des convictions environnementales à deux vitesses ? Selon un récent sondage Ipsos pour le compte de l'Alliance France Tourisme (AFT), paru dans le Journal du dimanche (JDD), les jeunes de 18 à 34 ans ne sont pas prêts à abandonner l'avion ou la voiture pour voyager. Pourtant, ils affirment aussi que "l'impact écologique détermine en très grande majorité le choix du mode de transport", note l'AFT. Pourquoi une telle dissonance ?
En effet selon ce même sondage, "dans l'hypothèse où un billet d'avion leur était offert pour passer un week-end dans une destination européenne", 87 % affirment envisager d'accepter cette offre. Une écrasante majorité, également plus marquée chez les plus âgés : ils sont 84 % à répondre favorablement pour les 18-24 ans, mais 87 % entre 25 et 34 ans - et même 90 % de 31 à 34 ans. Paradoxalement, une étude conjointe réalisée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) affirmait qu'en 2019, l'environnement se plaçait en tête des préoccupations des 18-30 ans. Une conscience assurément plus marquée que chez leurs aînés.
Les finances en question
A 24 ans, Emma essaye de "limiter les trajets en avion, mais souvent pour partir à l'étranger, les voyages en train sont impossibles, ou peu pratiques et parfois chers". En effet, les arguments financiers entrent souvent en ligne de compte. Claire, 27 ans, assure aussi "privilégier au maximum le train, surtout pour les trajets nationaux". Mais cite-t-elle, "un voyage Paris-Toulon l'an dernier m'a coûté deux fois moins cher en avion qu'en train...". Le coût semble demeurer la préoccupation principale, devant l'impact écologique des comportements. "A la question du choix de mode de transport en fonction de son coût, indépendamment de la durée du voyage, le prix l'emporte pour la grande majorité", assure l'AFT dans cette même étude.
La praticité
Deuxième argument avancé : l'aspect pratique qui semble notamment gagner les faveurs de la voiture. Pour Emma, elle offre une forme d'"indépendance une fois arrivé à destination, cela facilite les déplacements d'un endroit à l'autre durant le voyage". Claire pour sa part, rappelle le manque d'alternatives qui peut subsister : "Lorsque je rentre chez mes parents en Bretagne, je prends toujours le train. Mais arrivés à la gare, ils sont obligés de venir me chercher en voiture puisqu'il n'existe pas d'alternative en transport en commun". Un frein qui, en attendant la mise en œuvre de nouvelles infrastructures, pourrait être levé par la solution covoiturage : "Si je suis seule à voyager, je ne prends pas la voiture", assure par exemple Myriam. Un mode de voyage "pratiqué par seulement 10 %" des sondés, selon l'AFT.
Malgré l'envie de "bien faire", une soif de découverte
Il ressort encore de l'étude une volonté certaine de faire au mieux de la part de la jeune génération. Mais celle-ci n'entend pas mettre de côté son "désir de voyages à but touristique, de loisirs et de découvertes". "J'ai conscience de ne pas avoir un comportement parfait. Mais le monde est grand et je rêve de le découvrir. A côté, j'essaye quand même de faire ce que je peux : je privilégie par exemple les voyages longs aux courts séjours, au quotidien j'essaye de réduire mes déchets, de faire attention à ma consommation, je n'achète rien en fast fashion...", concède Myriam. Autrement, il s'agit d'une expérience de voyage "à part entière", expérimenté par Martin. "J'ai pris le train pour voyager en Italie, je me suis déplacé de ville en ville. L'attente a fait pleinement partie du séjour, de la découverte, cela m'a permis de voir plus de paysages...".
Selon l'Alliance France Tourisme, la voiture se place toujours en première parmi les moyens de transport utilisés pour se rendre en vacance, plébiscitée par 65 % des 18-34 ans. Elle est suivie de près par l'avion (54 %), tandis que le train arrive largement en troisième position (35 %).
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