Le sport peut être un outil d'insertion sociale et professionnelle.
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Société

Quand le sport rime avec inclusion

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Boxe, karaté, natation, football, rugby...quelle que soit la discipline, le sport peut être un réel vecteur d’insertion sociale et professionnelle. La preuve à travers le travail de ces cinq associations. 

Si le sport peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, il a aussi un impact social non négligeable. Pour les personnes en situation de précarité ou de fragilité, la pratique d'une activité sportive peut notamment représenter un levier pour renouer des liens sociaux mais aussi pour intégrer le marché de l’emploi. D'après les résultats du Panorama national sur l’insertion professionnelle par le sport, réalisé en 2022 par l’Observatoire des métiers du sport, l’Afdas et Pluricité, 60 % des bénéficiaires d’actions par le sport accèdent à un emploi. Mobilisées sur le terrain, les associations jouent un rôle significatif dans cette insertion, comme en témoignent ces cinq initiatives. 

Kabubu 

Lier sport et inclusion des personnes exilées, c’est le défi que s’est lancée l’association Kabubu. Créée en 2018, cette structure propose des séances de sport pour favoriser la création de liens sociaux entre personnes exilées et locales. Gratuites et ouvertes à tous et toutes, ces activés sportives sont organisées chaque semaine à Paris, Lyon et Strasbourg. En 2022, 2 400 personnes ont pu y participer.

L’association souhaite par ailleurs mettre l’accent sur l’insertion professionnelle des personnes exilées "en créant des opportunités de formation dans le domaine du sport", notamment à travers le programme Tremplin, déployé sur l’Eurométropole de Strasbourg. L’objectif est d’orienter les jeunes vers des métiers comme surveillant de baignade, animateur, réparateur de cycle, coach sportif...Développé en partenariat avec la Fédération française de football, le programme Formation arbitre dispense aussi une formation initiale en arbitrage. 

L’école de l’inclusion par le sport 

Le sport comme outil d’insertion sur le marché de l’emploi, c’est aussi ce que défend l’agence pour l’éducation par le sport. Créée en 1997, cette association, qui œuvre pour l’inclusion professionnelle des jeunes issus des territoires prioritaires, a lancé en 2021 "l’école de l’inclusion par le sport". L’idée ? Transposer en compétences professionnelles les "savoir-être" acquis dans la pratique sportive. Ouverte à tous les jeunes de 18 à 30 ans peu ou pas diplômés, cette école d’un nouveau genre intervient au sein des clubs sportifs avec des coach d’insertion par le sport. Depuis 2015, 3 200 jeunes ont pu participer à un parcours d’inclusion. D’ici 2025, l’association espère multiplier par trois le nombre de jeunes accompagnés par an. 

Rebonds!  

Créée en 2004 par Sanoussi Diarra et Sébastien Bouche, deux anciens rugbymen professionnels, l’association Rebonds! souhaite faciliter l’accès aux clubs de rugby aux jeunes des quartiers prioritaires venant des huit départements d’Occitanie. "Le rugby peut être un formidable outil d’insertion et d’éducation pour des publics en situation de fragilité. Ce sport permet de travailler notamment des valeurs comme le fair play. Il faut accepter d’être plaqué et de tomber mais aussi de plaquer à son tour”, explique Jules Sire, président de la structure qui intervient à l’année au sein de médiations sportives.

"Concrètement, on se rend dans les écoles élémentaires, les collèges, les structures sociales et médico-sociales. On rencontre 12 000 jeunes dans l’année", poursuit-il. 
A travers le projet Insertion Rugby, l’enjeu est de travailler sur la dimension éducative mais aussi de repérer certains jeunes ayant un attrait particulier pour le rugby pour les amener en club où ils pourront bénéficier d’un accompagnement individualisé. Une manière d’ouvrir de nouveaux horizons. "Le club peut permettre de développer un réseau qui sera utile pour trouver un stage de troisième voire un emploi."

Ovale citoyen  

Un autre acteur mise sur le ballon ovale pour aider les jeunes à s’insérer dans la société. Il s’agit de l’association Ovale citoyen qui a déjà accompagné 1 200 personnes depuis sa création en 2018. "Nous accueillons essentiellement des personnes victimes de discriminations à qui nous proposons des séances de sport gratuites", relève le fondateur Jean-François Puech. Si des entrainements de football ou de boxe sont proposés, le rugby reste ancré dans l’ADN de l’association. "Ce sport apporte beaucoup aux pratiquants et pratiquantes. C’est notamment l’un des seuls sports collectifs qui donne à chacun une place sur le terrain. Nous défendons par ailleurs un rugby inclusif et facile d’accès", précise le fondateur.

La force d’Ovale citoyen est d’avoir su nouer des partenariats avec huit clubs du Top 14, comme le Racing 92 et le Stade Français à Paris, ou encore le Stade Toulousain à Toulouse. L’association a également créé son académie et le programme TEVA (Transformons l’essai vers l’apprentissage) pour aider les jeunes à trouver un emploi dans des domaines d’activité variés. L’essai semble se révéler payant. "Dans notre antenne à Perpignan, sur les 100 jeunes que nous suivons, nous sommes à 70 % de sortie positive, c’est-à-dire que soit ils sont entrés en formation, soit ils ont trouvé un CDI ou CDD de plus de six mois", dévoile Jean-François Puech. 

Fight for dignity  

Le sport peut enfin être un puissant levier pour favoriser la reconstruction. En France, l’association Fight for dignity aide depuis 2017 les femmes victimes de violences à se réapproprier leur corps à travers des cours de karaté dispensés chaque semaine au sein de structures médicalisées pluridisciplinaires, comme la Maison des femmes de Saint-Denis (93). A ce jour, plus de 2 600 femmes ont pu bénéficier de ces ateliers animés par des enseignantes diplômées d’Etat qui sont aussi formées aux violences.
A l’origine de cette initiative : Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, qui a travaillé avec des psychologues ou encore des kinésithérapeutes pour adapter la pratique du karaté aux spécificités des symptômes traumatiques. "Les femmes qui ont subi des violences ont un rapport au corps complexe. On en tient compte dans le contenu des séances. On travaille par exemple beaucoup sur le bassin et la zone périnéale. On fait également des exercices de respiration", détaille la karatéka.

Fight for dignity

Une méthode qui semble porter ses fruits. Selon les résultats d’une recherche-action, réalisée en partenariat avec l’université de Strasbourg et la Maison des femmes de Saint-Denis sur une cohorte de 20 femmes, l’anxiété diminue chez les pratiquantes par rapport aux non-pratiquantes. L’intensité de l’état de stress post-traumatique est aussi réduite. 

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