Chaque année, l'Association Paysages de France, engagée dans la réhabilitation et la protection des paysages, décerne des prix de la France Moche. Une distinction dont les lauréats se passeraient bien, mais qui vise à sensibiliser aux atteintes visuelles de la modernité tout en veillant au respect des réglementations de protection et de défense des paysages.
"Le beau, le moche, c’est bien sûr subjectif…"
"Il ne s’agit pas d’un classement des villes les plus moches" rappelle Paysage de France dans le communiqué qui dévoile le palmarès 2023, mais bien de la mise en lumière de lieux qui "pour nous, représentent un peu de la France moche". Un classement subjectif donc, qui alerte sur la profusion publicitaire et la pollution visuelle et encourage habitants, habitantes et municipalités à lutter contre leur prolifération.
La remise de ce prix s’inscrit dans une démarche participative, les adhérents étant invités à envoyer des photographies des lieux qu’ils jugent "moches" avant qu’une sélection définitive ne soit réalisée par l’association. Mais trêve de bavardage et découvrons les lauréats de l’année.
Les lauréats 2023
La commune de Chavelot dans les Vosges ouvre le bal en recevant le prix "Tripotée d'enseignes, et sans concession". Entre les concessionnaires auto et leurs publicités, on frôle "l’abus d’excès" d’après l’association. Vient ensuite la commune de Carnac, dans le Morbihan, qui reçoit la distinction "Obélix 2.0" pour son alignement de Menhirs en bord de route.
Dans la catégorie "Foire à l'enseigne", c'est Honfleur, dans le Calvados, qui se distingue par sa profusion infinie de bannières, affiches, panneaux et autres excès de marques et de marketing à l'entrée de la ville. Pour clôturer ce palmarès, cap sur la capitale, Paris, et plus précisément sur la place des Vosges. Comment cette place, pourtant classée monument historique, peut-elle se retrouver dans ce classement ? Elle y figure grâce à un énorme spot publicitaire déployé sur l'une des façades des bâtiments qui la borde !
Et après ?
Les maires de chaque commune lauréate ont été informés de leur "victoire" quelques jours avant la publication du palmarès. Bien que cette nouvelle ne leur fasse probablement pas plaisir, elle leur offre la possibilité de changer les choses. C'est également l'objectif de Paysages de France : signaler des pollutions visuelles tout en informant sur les moyens de remédier à la situation "pour ne pas s'habituer à la laideur". L’association rappelle que des transformations sont souvent faciles à mettre en œuvre "en instaurant ou modifiant un règlement local de publicité (RLP), en utilisant son pouvoir de police pour faire respecter le Code de l’environnement ou le RLP, en refusant l’installation de publicités monumentales et, bien sûr, en prenant systématiquement en compte le paysage lors de tout aménagement".
Sur les quatre lauréats de 2022, la moitié ont pris des mesures pour remédier à la situation. Paysages de France espère que "ces prix 2023 continueront d'ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires ou une bétonisation galopante…"
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