Les visites médicales ne seront pas obligatoires tous les quinze ans en Europe. Le Parlement européen a tranché ce mercredi 28 février en adoptant la réforme du permis de conduire. Pour l'instant, la décision d’imposer des tests dépend toujours de chaque pays. Le texte n’est cependant pas définitif : il doit encore être négocié avec les états membres. Cela ouvre également le débat sur la politique de la France en la matière.
Dans l'Hexagone, les visites médicales ne sont pas obligatoires lors de l’obtention du permis de conduire, ni après. Les seules exceptions interviennent lorsque le conducteur présente un handicap ou une maladie pouvant limiter sa capacité à conduire. Cela concerne le handicap physique, visuel ou auditif, ou les maladies psychologiques et de dépendance, cardio-vasculaires, métaboliques ou du sommeil. Selon le cas et le résultat de l'examen, des solutions peuvent être proposées.
Or, selon une étude de l’IFOP (Institut français d'opinion publique) dévoilée dimanche dernier par Le Parisien, 70% des Français sont favorables à une visite médicale obligatoire pour les conducteurs seniors. En effet, la France fait partie des seuls pays de l’Union européenne à n’imposer aucun contrôle lié à l'âge, avec l’Allemagne et la Pologne.
Des règles variées dans les pays européens
Selon les infos du Figaro, les règles du reste des pays d'Europe s’avèrent plus ou moins strictes. La Slovaquie affiche les plus contraignantes : les conducteurs doivent passer une visite médicale à l’obtention du permis de conduire, puis tous les cinq ans (et tous les deux ans après 65 ans). Elle est suivie du Portugal, qui impose des visites tous les dix ans à partir de 40 ans (et tous les deux ans après 75 ans). Puis, l’Italie l’oblige à partir de 50 ans. La Grèce, l’Espagne et la République tchèque fixent à 65 ans l’âge des visites obligatoires. Il est de 70 ans en Finlande, en Irlande et au Danemark et de 75 ans aux Pays-Bas.
Certains pays obligent plutôt les visites médicales lors de chaque renouvellement du permis de conduire. C’est le cas de la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie et la Belgique. Pour cette dernière par exemple, le renouvellement a lieu tous les 10 ans. Quant à l’Autriche et la Croatie, elles font le choix des visites obligatoires à l'obtention du permis uniquement.
Un lien entre visites médicales et mortalité routière ?
Selon l’Insee, en 2022 dans l’Union européenne, on compte 46 décès par million d'habitants sur les routes. En France, ce chiffre s’élève à 50. Or, il paraît compliqué de lier directement les résultats de chaque pays et leurs règles en matière de visites médicales.
Par exemple, les trois pays avec les mesures les plus strictes ont des taux de décès sur la route plus élevés que la moyenne européenne. Ce chiffre est de 49 décès par million d'habitants pour la Slovaquie, 60 pour le Portugal, 54 pour l’Italie. À l’inverse, l’Allemagne, qui n’a aucune visite médicale obligatoire, compte 33 décès de la route par million d’habitants. En général, les deux ne sont pas corrélés, les chiffres étant plutôt aléatoires.
Ce constat est dû au fait que de multiples facteurs supplémentaires peuvent causer des accidents de la route. Par exemple, l’alcoolémie, la vitesse, le code de la route, la prévention, l’état des routes ou les intempéries sont autant de paramètres qui entrent en jeu. Les visites médicales régulières obligatoires constituent une des solutions pour éviter les accidents, mais ces mesures doivent s’accompagner d’autres moyens de prévention et d'adaptation.
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