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Santé

Recyclage des masques jetables : un marché porteur ?

Les masques jetables fleurissent dans nos poubelles depuis le début de la pandémie et finissent leur vie par incinération, laissant en suspens la question de leur complexe recyclage. Si quelques initiatives émergent, la France manque toujours d'une filière globalisée et nationale. 

D'ici décembre, la France fabriquera 100 millions de masques par semaine. Ce chiffre vertigineux avait été annoncé à la fin de l'été sur CNEWS par la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, permettant au pays de se défaire de sa dépendance chinoise sur le sujet.

Dans un contexte de crise sanitaire mondiale, les masques de protection sont devenus des accessoires indispensables du quotidien et leur utilisation a ainsi explosé. Mais malgré une amende répressive de 135 euros qui plane sur celui qui jetterait le sien sur la voie publique, on les retrouve fréquemment dans les caniveaux, les forêts, les lacs ou les rivières. Les masques chirurgicaux et FFP2 jetables, composés entre autres de polypropylène - un polymère qui s’apparente à du plastique -, pourraient mettre jusqu'à 500 ans à se dégrader. Parallèlement à la pandémie, la question du recyclage de ces déchets se fait ainsi de plus en plus préoccupante... Et si des initiatives émergent sur le territoire, la France ne compte pour l'heure pas encore de filière nationale et globalisée pour le traitement de ces derniers, les condamnant à finir leur vie dans l'incinérateur. Actuellement, plusieurs pistes sont à l'étude pour le gouvernement. Mais les entreprises, elles, n'attendent pas.

Les pistes à l'étude

Dès le mois de mars, un consortium de scientifiques, médecins, industriels, issus du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), du CEA (Commissariat à l'énergie atomique), ou de divers hôpitaux, a commencé à plancher sur la question. Toujours au travail, l'objectif de ce groupe de recherche est de trouver un moyen de nettoyer les masques pour pouvoir les réutiliser tels quels.  

De son côté, l'entreprise du Nord de la France Cosmolys, spécialisée dans la collecte de déchets infectieux, a été la première il y a quelques mois à recevoir une dérogation de l'Etat pour expérimenter le recyclage de ces déchets. Son créneau : le tri et la valorisation du polypropylène contenu à l'intérieur pour le réutiliser dans la composition de nouveaux objets en plastique. Dans le coin de la Vienne, à Châtellerault, l'entreprise Plaxtil elle aussi collecte, trie, décontamine et broie les masques usagés pour ensuite les transformer en visières de protection ou en attaches. La start-up elle aussi a été approchée par les autorités pour réfléchir à une solution à échelle nationale. Mais outre mesure, elle croule aussi sous les demandes et intéresse tant les particuliers que les collectivités ou encore certaines entreprises du CAC40... 

Le business du recyclage des masques jusqu'aux grandes entreprises ? 

Parmi elles, Carrefour s'est notamment intéressée au sujet. Dans 10 de ses magasins franciliens, l'enseigne de grande distribution a lancé un projet pilote de revalorisation des masques jetables à l'aide de l'entreprise TerraCycle. Spécialisée dans les matériaux difficilement recyclables, elle a mis en place l'opération des "Boîtes Zéro Déchet" dans ces magasins. Si l'heure est pour l'instant à la collecte, l'idée sera ensuite de "broyer le polypropylène (PP) et de séparer les composants métalliques. Puis, le PP va pouvoir être extrudé et transformé en granules pouvant être utilisées dans l'industrie plastique en remplaçant le plastique vierge. Cela pour la fabrication de différents produits comme des bancs ou du mobilier de jardin", a notamment détaillé Laure Cucuron, directrice générale de l’entreprise en Europe. À noter que si la boîte s’adresse principalement aux entreprises, des particuliers peuvent également en commander une.

En partenariat avec BFM Business : revoir la chronique ici.

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