Il est possible d'upcycler ses bouteilles en plastique vides.
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Santé

Perturbateurs endocriniens : désaccord des agences sanitaires autour du degré de dangerosité du bisphénol A

Quelle dose de bisphénol A, l'un des principaux perturbateurs endocriniens, représente réellement un danger pour la santé ? Deux agences sanitaires de l'Union européenne (UE) ont exprimé mercredi un désaccord catégorique.

"Le bisphénol A représente un risque sanitaire pour les consommateurs de tous âges", a annoncé dans un communiqué l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Celle-ci, qui n'a qu'un rôle consultatif auprès des autorités européennes, a drastiquement revu en baisse la dose quotidienne maximum de bisphénol A considérée comme sans danger pour le consommateur.

Le bisphénol A, longtemps omniprésent dans de nombreux produits comme les bouteilles en plastiques, est soupçonné d'être liés à de multiples troubles et maladies – cancer du sein, infertilité, etc. – en raison des perturbations hormonales qu'il suscite. Dans certains pays comme la France, il est désormais interdit dans les composants alimentaires. L'Union européenne (UE) et les États-Unis ont restreint son usage et envisagent une limitation plus drastique, sans que celle-ci soit mise en œuvre pour l'heure.

Un désaccord public exprimé

Les débats concernent notamment la dose à partir de laquelle le bisphénol A est réellement dangereux. Or, pour l'EFSA, celle-ci est bien inférieure à ce que l'on pensait  : elle l'a divisée par 20 000 par rapport à une précédente évaluation.

Mais cet avis ne fait pas l'unanimité et a provoqué un événement rare entre deux agences européennes : l'une d'elles a publiquement exprimé son désaccord avec l'EFSA. Il s'agit de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Cette autorité est notamment chargée d'approuver ou non la mise sur le marché des médicaments, ses avis étant presque systématiquement validés par Bruxelles.

Il n'est pas possible de dégager un consensus qui dépasserait les différences d'opinion entre les deux agences."

"Il n'est pas possible de dégager un consensus qui dépasserait les différences d'opinion entre les deux agences", a rapporté l'EMA dans un rapport publié séparément. L'EMA critique la méthodologie employée par l'EFSA, estimant que celle-ci a tiré, à partir d'études faites sur des animaux, des conclusions bien trop rapides sur l'effet réel du bisphénol A sur un organisme humain. Ce désaccord s'inscrit dans un contexte sensible, où ce type d'avis sanitaire sert de base aux débats sur le degré de contraintes à imposer à l'industrie, notamment agroalimentaire.

En France, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir s'est, à ce titre, saisie de l'avis de l'EFSA pour réclamer l'interdiction de tous les bisphénols et non seulement le A. L'association a repéré, à l'issue d'un test, la présence de bisphénols dans une dizaine de produits à destination de bébés, comme des gourdes.

Avec AFP. 

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