Le triathlon, le paratriathlon et la nage en eau libre sont prévus au départ du pont Alexandre III.
©Elena Photo/canva
Santé

JO Paris 2024 : comment la Seine est-elle dépolluée ?

Le Plan baignade prévoit d'assainir la Seine pour les épreuves nautiques des Jeux olympiques et paralympiques 2024, et en vue de s'y baigner en 2025. Des chantiers sont en cours pour empêcher le déversement des eaux usées dans le fleuve, et les stations d'épuration modernisent leurs techniques. Jusqu'à présent, les tests menés révèlent un taux de bactéries dans l'eau satisfaisant. 

Piquer une tête dans la Seine sera bientôt possible selon la Ville de Paris. Comme lors des Jeux olympiques de 1900, le fleuve parisien prévoit d’accueillir les épreuves nautiques de l’édition 2024. Au programme : triathlon, paratriathlon et nage en eau libre, prévus au départ du pont Alexandre III. L’ambition va plus loin et promet 23 points de baignade en Île-de-France, dont trois dans la capitale, dès l’été 2025. Le 29 février dernier, Emmanuel Macron s’est lui-même dit prêt à s’y baigner, sans préciser la date.

La baignade est pourtant interdite dans la Seine depuis 1923, bien que les Parisiens continuent d'y faire trempette jusque dans les années 1960. En effet, la qualité de l’eau s’est fortement dégradée à cette période, exposant les baigneurs à des maladies. Les efforts pour assainir le fleuve commencent ensuite dans les années 1980. Mais c’est depuis 2015 et le Plan baignade que les collectivités concernées déploient 1,4 milliard d’euros dans des projets d'assainissement.

Des bactéries présentes dans l’eau

Les principales responsables de la pollution de la Seine sont les eaux usées, encore trop présentes. Pour évaluer le taux de pollution, les entreprises d’assainissement examinent la présence des bactéries Escherichia coli et entérocoques. Des seuils, fixés par une directive européenne, doivent être respectés afin que l’eau soit jugée propre à la baignade. Ces deux bactéries fécales d'origine humaine ne présentent pas de danger en elles-mêmes, mais servent d’indicateurs : plus elles sont présentes dans l’eau, plus le risque de virus liés aux eaux usées l’est également. Lorsque les seuils sont respectés, les chances d'attraper une maladie en se baignant sont quasi-nulles. 

La Ville de Paris et les entreprises qui travaillent sur ce Plan baignade se disent optimistes quant à l'objectif des épreuves olympiques et paralympiques de l’été 2024. L'été dernier, les tests indiquaient que la baignade dans la Seine était possible en moyenne sept jours sur dix, selon la Mairie. 

Stopper le déversement des eaux usées

Afin de prévenir le déversement de ces eaux usées dans la Seine, plusieurs initiatives ont vu le jour. En premier lieu, d'importants chantiers sont en cours pour récupérer les eaux de pluie. En effet, les égouts et stations d’épuration se trouvent parfois saturés lorsqu’il pleut abondamment. La Seine sert alors de soupape pour verser les eaux superflues. Cela s'était notamment produit à l’été 2023 : de fortes pluies et une défaillance au niveau d’une vanne avaient empêché l’entraînement des épreuves olympiques.

Pour pallier cela, des bassins sont en cours de construction afin de récupérer ce surplus d’eau, qui sera ensuite pompé et reversé dans les stations d’épuration. Le plus gros chantier se trouve à Austerlitz, où un bassin équivalent à vingt piscines olympiques est en cours de finalisation. La Ville de Paris prévoit également que les bateaux stationnant sur la Seine soient raccordés au réseau des eaux usées de Paris. Il en va de même pour les 23 000 logements de la capitale qui ne l'étaient pas jusqu’alors. Enfin, la surveillance accrue des eaux en amont de Paris est mise en place.

Un traitement de l’eau amélioré

Le Plan baignade se concentre enfin sur la modernisation des stations d’épuration. Ces dernières, situées dans deux points stratégiques de l’entrée de Paris, se sont équipées de techniques supplémentaires de traitement de l’eau. À Noisy-le-Grand, des lampes ultra-violet tuent les bactéries encore présentes après les étapes de désinfection déjà existantes. Quant à la station de Valenton, elle utilise de l’acide performique pour éliminer ces bactéries. L’eau, déjà correcte auparavant, deviendra alors propre à la baignade. 

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