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Santé

Des capteurs pour mesurer la pollution dans les écoles à Paris

"La canicule montre qu'il y a urgence" : la maire PS de Paris Anne Hidalgo a lancé mercredi la mise en place de capteurs au sein des écoles afin d'avoir "une photographie très claire de la pollution" avant de prendre de nouvelles mesures.

Au total, entre 40 et 50 établissements scolaires, de la crèche au collège en passant par la maternelle et l'école primaire, seront progressivement dotés de 150 capteurs installés dans la rue, mais aussi à l'intérieur de l'établissement, par la mairie de Paris et le milliardaire américain Michael Bloomberg qui finance le projet.

Ce que nous faisons ici, c'est poser les bases d'une connaissance claire de ce qui nous arrive, une mesure précise de la pollution atmosphérique dans un lieu qui doit être protégé. Anne Hidalgo

En lutte contre la pollution, la mairie de Paris envisage "à long terme, une interdiction de circulation aux heures de dépose des enfants et de récréation", a confié à l'AFP une source sous couvert d'anonymat.

Trois enfants sur quatre respirent de l'air toxique en France

En attendant, la Ville de Paris veut mener de nouvelles actions: "végétaliser pour absorber la pollution, faire pousser des plantes, aménager et réorganiser des classes", par exemple en déménageant celles soumises à un haut niveau de pollution dans une autre partie de l'école moins touchée, explique à l'AFP l'entourage de la maire.

La mairie de Paris s'appuie sur un rapport de l'Unicef France, réalisé en partenariat avec le WWF, le Réseau Action climat et l'association Respire. Selon cette carte, trois enfants sur quatre respirent un air toxique dans le pays. A Paris, 548 établissements sont exposés aux dépassements des normes et 27 % des établissements recevant du "public sensible" sont exposés au dépassement des seuils réglementaires de NO2 (dioxyde d'azote), ainsi que 31 % des établissements sportifs à Paris et dans sa couronne.

Mardi, la justice a reconnu pour la première fois une "faute" de l'Etat dans sa politique de lutte contre la pollution de l'air, après le recours d'une mère et sa fille, qui vivaient près du périphérique parisien et souffraient de problèmes respiratoires.

Car, pour de nombreux parents, comme Elina Arlanda, 36 ans, la première responsable de la pollution reste la voiture : "La plupart des écoles ont des feux rouges à proximité ou des zones de livraison avec de gros camions en permanence", regrette cette maman d'une fille asthmatique de 4 ans scolarisée à l'école maternelle Vivienne (IIe arrondissement), non loin de la place de l'Opéra. "Ça induit une pollution en permanence avec du mauvais air, de la poussière qui rentre dans l'école", estime-t-elle. Les autorités doivent "délimiter un périmètre (de circulation) près de l'école maternelle", plaide-t-elle. 

En attendant, les conséquences sur la santé se multiplient : "Problèmes respiratoires - asthme, bronchites et rhumes à répétition -, diminution des défenses immunitaires, allergies respiratoires mais aussi alimentaires, diabète, dépression, problème de concentration...", égrène Jodie Soret, chargée de la campagne sur la pollution de l'air au sein du Fonds de l'ONU pour l'enfance, soulignant que "ça attaque l'enfant à de nombreux niveaux".

Avec AFP