Le crudivorisme consiste à manger cru des fruits, des légumes, des graines et des noix mais aussi de la viande ou du poisson.
©M De Matej Kastelic/Shutterstock
Santé

Crudivorisme : tout comprendre en quatre points

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L’arrestation du youtubeur Thierry Casasnovas, le 7 mars dernier, a remis sur le devant de la scène le crudivorisme. Que recouvre ce régime alimentaire décrié ? D’où vient-il ? Et quel est son impact sur la santé ? ID fait le point avec des spécialistes. 

Le 10 mars dernier, le youtubeur Thierry Casasnovas, qui se présente comme naturopathe sur la toile, a été mis en examen pour "abus de confiance", "pratiques commerciales trompeuses" et "exercice illégal de la médecine", selon le parquet de Perpignan. En novembre dernier, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s’était alarmée de son influence sur plusieurs adeptes, qui avaient notamment "renoncé à leurs traitements médicaux", relate l’AFP. Dans ses vidéos, ce "gourou" fait notamment l’apologie du crudivorisme. Mais de quoi s’agit-il ? Eléments de réponse. 

Qu’est-ce que le crudivorisme ? 

Également appelé "alimentation vivante", ce régime alimentaire consiste à manger cru des fruits, des légumes, des graines et des noix mais aussi de la viande ou du poisson. Si jamais les aliments sont cuits, la température est inférieure à 40 degré. Les crudivores ne mangent pas de féculents, peu de produits céréaliers et de légumineuses sauf les germes. Objectif : perdre rapidement du poids mais aussi purifier et régénérer son corps. "L’idée est de réduire les aliments acidifiants pour diminuer la fatigabilité des organes et augmenter l’effet détox", détaille Caroline Seguin, diététicienne nutritionniste.  

D’où ça vient ? 

Le crudivorisme prend naissance à la fin du XIXème siècle. C’est le médecin suisse Maximilien Bircher-Benner, également inventeur du muesli, qui théorise cette pratique. "Il proposait de manger végétalien cru comme manière de purifier le corps et de se soigner", explique la sociologue Solenn Thircuir. Au XXème siècle, en France, ce sont le médecin Paul Carton et le biologiste Jean Seignalet qui s’y intéressent. "Le crudivorisme était promu comme une cure. On ne le voyait pas comme quelque chose à mettre en application sur le long terme", ajoute Solenn Thircuir.  

Aux Etats-Unis, ce régime alimentaire connaît un essor dans les années 60-70 car il fait écho au mouvement New Age. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, le crudivorisme trouve une nouvelle caisse de résonnance. L’influence de personnes comme Thierry Casasnovas contribue également à sa popularité. 

Pourquoi se tourner vers le crudivorisme ? 

Entre 2013 et 2018, la sociologue Solenn Thircuir a réalisé une enquête qualitative auprès de 50 personnes en France et aux Etats-Unis. Elle a notamment questionné leurs motivations. "Pour les personnes interrogées au cours de l’enquête, l’entrée dans la carrière crudivore correspond à un moment particulier dans leur trajectoire de vie. La plupart choisissent de se tourner vers le crudivorisme car elles rencontrent des problèmes de santé : stress, maux de tête...Le bien-être est questionné. N'ayant pas trouvé de soins adaptés auprès de leur médecin, elles cherchent des solutions sur les réseaux sociaux”, témoigne la spécialiste.  

Si le crudivorisme apparait comme une réponse pour les personnes interrogées, ce régime alimentaire reste difficile à maintenir sur la durée, comme l’affirme Solenn Thircuir. "La plupart des personnes que j’ai interrogées deux ans après mon enquête m’ont confié ne pas suivre les préceptes du crudivorisme de manière ascétique. Elles réintégraient certains aliments qu’elles avaient exclu de leur alimentation. D’autres avaient complétement cessé de manger cru.” 

Quel est l’impact sur la santé ? 

Manger cru présente quelques bienfaits. "Les apports nutritionnels, notamment en termes de vitamines et de minéraux, ne sont pas altérés par la température. Cela permet de conserver tout le capital enzymatique", explique Caroline Seguin, diététicienne nutritionniste, avant d’ajouter : "la diététique idéale reste toutefois la variété." Un régime exclusivement cru peut comporter plusieurs risques. En 2005, une étude publiée dans le Journal of Nutrition montrait que le crudivorisme pouvait entraîner une baisse du bon cholestérol ou encore une hausse du taux sanguin d’homocystéine.

"La cuisson favorise l’assimilation de certains nutriments et permet de mieux les digérer. Si on ne cuit pas ses aliments, on va également avoir des problèmes de transit ou d’irritation des intestins", éclaire l'experte. Par ailleurs, la cuisson est essentielle pour détruire certains allergènes et pathogènes. Autre avantage : certains aliments vont être améliorés. "Les pigments antioxydants, comme le lycopène ou le caroténoïde, ont une meilleure biodisponibilité à la cuisson", précise Caroline Seguin.  

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