Emmanuel Bertin, directeur du CERDD
©CERDD
chronique

Un Mooc pour les municipales : "On a 6 ans pour réussir à engager des transformations qui soient réelles"

Stimuler le développement durable à l'échelle des collectivités et des communes, tel est l'objectif d'Emmanuel Bertin, directeur du CERDD. Basé dans les Hauts-de-France, le centre de ressource a lancé un Mooc, dans le but de diffuser massivement des ressources pédagogiques en marge des élections municipales.    

Sondage

Selon vous, l'écologie va-t-elle s’imposer comme un thème majeur lors des municipales ?

Choix

Quels sont vos moyens et leviers pour parvenir à ce projet ?

Nous sommes une équipe de 15 personnes et nous avons un statut juridique particulier, puisque c’est un groupement d'intérêts publics. Cela réunit concrètement l’Etat, la région Hauts-de-France, l’ADEME et puis d’autres partenaires : des financeurs et des institutions qui nous appuient dans nos travaux. 

Au niveau des moyens aussi bien matériels, stratégiques que politiques… Qu’est-ce que vous faites concrètement ? 

Concrètement, nous travaillons sur des ressources pour aider les acteurs à mettre en œuvre leurs projets. Donc tout ce qui peut faciliter la mise en œuvre des projets dans les collectivités et les communes. On aide, avec des cahiers des charges, à décrypter des initiatives, on apporte des moyens… On a par exemple un réseau d'ambassadeurs du développement durable que l’on met à disposition gratuitement, on produit des guides techniques pour la mise en place de circuits courts alimentaires. Et puis nous avons un observatoire "climat énergie" qui fournit des données concrètes sur l’évolution des énergies renouvelables, des gaz à effet de serre qui permettent d’orienter des décisions. 

La biodiversité est devenue très préoccupante, il y a une augmentation des gaz à effet de serre et une attente sociale qui s’exprime. 

Et donc là vous venez de lancer un Mooc ? 

On vient de lancer ce Mooc, une formation en ligne pour diffuser massivement des ressources pédagogiques, parce que nous avons besoin d’une transformation assez forte dans notre modèle de développement et les indicateurs ne sont pas forcément très bons. La biodiversité est devenue très préoccupante, il y a une augmentation des gaz à effet de serre et une attente sociale qui s’exprime. Donc on se dit que les municipales sont un moment stratégique. Nous avons 6 ans pour réussir et engager des transformations qui soient réelles. L’idée est que les gens puissent exprimer leurs modes de vie et que les communes, par leurs actions, facilitent cela. On est très inspirés par les objectifs de développement durable, adoptés à l’ONU en 2015, qui visent une transformation du monde. C’est la culture du 100 % et du 0 % : 100 % renouvelable, 0 % déchet, 0 % chômeur, 100 % bio dans les cantines etc. On s’est donc dit qu’il fallait proposer une ressource pédagogique qui soit assez accessible et simple : 3 h de cours avec 43 intervenants, des vidéos pédagogiques, des quiz, des ressources écrites pour mener des projets. Et le concept, c’est de proposer aux gens, notamment ceux qui vont se présenter aux élections, un éventail d’actions concrètes à mettre en œuvre qui ont déjà trouvé leur résiliation ailleurs, dans leur commune. Ce Mooc coûte 6 euros et ça permet de couvrir des frais de plateforme, parce que nous somme un service public.

Vous avez des exemples d’actions proposées ?

Il y a sept grands thèmes : l’alimentation durable, les déchets, l'économie circulaire, l’habitat, les mobilités durables, la biodiversité et les innovations sociales. Par exemple sur la question des déchets, on a créé des défis famille zéro déchet : l’idée est, comme à Roubaix, de stimuler avec des familles volontaires, des groupes pour qu’ils puissent réduire drastiquement leurs déchets. On a aussi la restauration collective bio, avec cette idée d’aller vers le 100 %. Je pense à Grande-Synthe par exemple : ils ont franchi ce cap d’une restauration collective bio sur l’ensemble des repas et pas simplement un repas par semaine. Pour les mobilités durables, on a développé un système vélo, c’est-à-dire, une pensée un peu complète sur la manière dont on peut se déplacer à vélo dans la ville ou le village : les infrastructures, le stationnement sécurisé, les pistes, les panneaux à la bonne hauteur... Il y a plus de 80 actions qui sont présentées. 

Notre cible prioritaire concerne les élus ou les futurs élus qui en ce moment même sont en train de préparer leurs feuilles de route pour les municipales.

Qui sont vos cibles ? 

Notre cible prioritaire concerne les élus ou les futurs élus qui en ce moment même sont en train de préparer leurs feuilles de route pour les municipales. Plus largement, ce sont tous les citoyens désirant s’inscrire dans des projets de leurs quartiers et communes. Les 6 années à venir sont essentielles et les prochaines élections sont stratégiques parce que l’on voit bien que les indicateurs ne sont pas forcément bons à l’échelle globale. Et donc, il faut vraiment enclencher des projets ambitieux. On prend les gens là où ils sont, en disant : "Voilà c’est possible ça a été fait à un autre endroit". Nous avons invité un certain nombre d’experts, d’élus, de techniciens, pour présenter ces différents types d’actions. 

 L’échelle du territoire communal ou intercommunal est extrêmement importante parce qu’elle dispose de compétences qui sont essentielles, notamment la proximité avec les citoyens.

Le niveau communal est-il le bon niveau pour transformer la société en profondeur ? 

Ce n’est pas le seul niveau en réalité. L’échelle du territoire communal ou intercommunal est extrêmement importante parce qu’elle dispose de compétences qui sont tout de même essentielles. Mais évidemment ce n’est pas suffisant, il y a d’autres niveaux sur lesquels il faudrait pouvoir agir : les entreprises, l’Etat, les textes de lois… Mais le fait que des élus à l’échelle communale prennent un arrêté, finalement ça fait quand même bouger les choses. Il y a du débat, ça pose question et petit à petit les choses vont évoluer. Et puis moi, citoyen, je vois que la commune a aussi des leviers : l’aménagement des territoires, le fait d’implanter ou non des zones commerciales en périphérie des villes, de faciliter certaines intercommunalités... C’est chacun à son niveau, mais la commune est très en proximité avec les gens. 

Vous visez combien de personnes dans ce projet ? 

Notre intention première est de toucher les gens de la région Hauts-de-France. Mais évidemment comme c’est un Mooc, c’est ouvert au monde entier. Pour le moment, comme c’est une nouveauté, on vise un bon millier de personnes.

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter : pour écouter la chronique Social Lab, c'est par ici :

 

Vous avez apprécié cette information ? Vous aimerez également notre guide pratique "Bébé (aussi) sera écolo!"

Au sommaire : qualité de l'air, hygiène, équipements, habillement, alimentation...Tout pour un quotidien écolo avec bébé !

Pour en savoir plus c'est par ici.

Merci ! #TousActeurs.

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.