Agnès Pannier-Runacher, nouvelle ministre de la Transition écologique.
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Politique

Transition écologique : qui est la nouvelle ministre Agnès Pannier-Runacher ?

Ce 21 septembre, Agnès Pannier-Runacher a été nommée ministre de la Transition écologique par le Premier ministre Michel Barnier. Retour sur le parcours de cette haute fonctionnaire, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron et membre du gouvernement depuis 2018.

Ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques. C’est le portefeuille qui a été confié à Agnès Pannier-Runacher dans le gouvernement de Michel Barnier. Soutien d’Emmanuel Macron depuis les premières heures, cette haute fonctionnaire a fait son entrée au gouvernement en 2018 et ne l’a plus quitté depuis. D’abord secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, elle a ensuite été ministre déléguée chargée de l’Industrie, ministre de la Transition énergétique puis ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture. Le 21 septembre dernier, elle succède à Christophe Béchu à la tête d’un ministère de la Transition écologique au périmètre fortement restreint. Car s’il récupère le domaine de l’énergie, il perd en revanche la cohésion des territoires, les transports et le logement.

Un parcours professionnel mi-public mi-privé

Diplômée d’HEC, de Sciences Po et de l’ENA, Agnès Pannier-Runacher commence sa carrière dans la fonction publique en 2000 en tant qu’inspectrice générale des finances. Elle occupe ensuite divers postes à responsabilité auprès de l’AP-HP, du Samu social ou encore de la Caisse des Dépôts et Consignation — mais également au sein d’entreprises privées — avant de rejoindre les rangs d’Emmanuel Macron dès 2016. 

À 50 ans, celle qui se considère comme étant de gauche, et a d’ailleurs alerté ces dernières semaines sur le potentiel virage à droite du gouvernement, n’est pour l’instant pas connue pour son engagement écologique prononcé. Pro-nucléaire, elle a déclaré en janvier dernier à la Tribune Dimanche qu’il faudrait "du nucléaire au-delà des six premiers EPR puisque le parc historique ne sera pas éternel". Fin 2023, elle ne s’est pas opposée au projet de forage de huit nouveaux puits de pétrole en Gironde, déclarant simplement : "à ce stade il n'y a pas de décision". Et en octobre dernier, au micro de Télématin, elle a considéré que le projet controversé de l’A69 entre Toulouse et Castres ne devait pas être abandonné, affirmant que c’était un projet "très largement soutenu par les élus locaux et les habitants".

Des soupçons de conflits d’intérêts

En 2022, ce sont des accusations de conflits d’intérêts qui viennent ébranler celle qui était alors ministre de la Transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher est la fille de Jean-Michel Runacher, ancien dirigeant de Perenco, deuxième groupe pétrolier français après Total et régulièrement mis en cause pour son impact sur l’environnement. Le média Disclose a révélé que le père de la ministre avait créé une société, partageant des intérêts financiers avec Perenco et détenant plus d’un million d’euros dans des paradis fiscaux, dans le but de transmettre une partie de son patrimoine à ses petits-enfants. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a cependant statué en faveur de la ministre, estimant qu’il y avait "absence de manquement de Mme Pannier-Runacher à ses obligations déclaratives".

Avec ce nouveau poste, Agnès Pannier-Runacher aura notamment pour mission de remettre à l’agenda politique les questions écologiques. Celles-ci, laissées de côté par le gouvernement précédent, sont menacées par des coupes budgétaires en raison du déficit des comptes publics. Mais la ministre, réputée efficace pour faire avancer ses dossiers, a affirmé lors de la passation de pouvoirs avec Christophe Béchu que "la transition écologique et énergétique" était selon elle "une priorité absolue" et qu’il serait nécessaire que "le budget 2025 permette d'accompagner vraiment les classes modestes et moyennes dans leur transition".