Pour sauver la filière betteravière, le Sénat doit donner son aval au projet de loi controversé permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles.
©THOMAS COEX/AFP
Politique

Néonicotinoïdes : le Sénat donnera l'ultime vote ce mercredi

L'Assemblée nationale a donné un dernier feu vert ce vendredi à la réintroduction des néonicotinoïdes pour "sauver" la filière betterave. Le Sénat votera le projet de loi controversé ce mercredi.

L'Assemblée nationale a donné un dernier feu vert vendredi à la réintroduction temporaire et controversée des néonicotinoïdes - des insecticides tueurs d'abeilles - pour "sauver" la filière de la betterave. Ce projet de loi est dénoncé par la gauche et une partie de LREM.

Ce projet de loi doit faire l'objet d'un ultime vote mercredi au Sénat, valant l'adoption définitive. Les deux chambres avaient trouvé un accord en commission mixte paritaire sur un texte de compromis. Il a été soutenu à l'Assemblée par 103 voix contre 45.

Un texte ''difficile'' pour défendre la souveraineté alimentaire 

La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes doit permettre à la filière de betteraves sucrières françaises de résister à la prolifération d'un puceron vert, vecteur de la maladie de la "jaunisse". Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a reconnu qu'il s'agissait d'un texte "difficile", pour défendre la "souveraineté alimentaire" française face à une "situation exceptionnelle". Selon lui, il n'existe aujourd'hui "pas d'alternative".

M. Denormandie, soutenu par des députés de la majorité et de droite, a aussi souligné les efforts de la recherche agronomique, avec l'appui de 7 millions d'euros de subventions publiques, pour trouver de nouvelles solutions.

Cette dérogation, jusqu'en 2023, s'appuie sur l'article 53 du règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l'interdiction de certains produits lorsqu'il existe un "danger qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens raisonnables".

Un texte qui divise 

Les socialistes ont reproché au gouvernement de "ne pas respecter" le Parlement en revenant sur le vote de 2016 qui avait interdit ce type de pesticides en 2018.

Il existe un plan B pour la betterave qui ne passe pas par les néonicotinoïdes", a affirmé le député PS Dominique Potier.

Ce texte "porte de graves coups à l'environnement", a abondé le communiste André Chassaigne. L'insoumise Mathilde Panot a promis au gouvernement un "signalement" devant la Cour de justice de la République pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui". De son côté, Thierry Benoit (UDI) a regretté la "méthode" et s'est dit "échaudé par le dossier du glyphosate".

Pour rappel, il y a deux ans, la sortie de ce herbicide controversé n'avait pas été inscrite dans la loi par l'Assemblée, alors que la France se fixe l'objectif de mettre fin à l'essentiel des usages du glyphosate en 2021, avant une interdiction totale en 2023. Cette réintroduction temporaire des néonicotinoïdes a divisé la majorité début octobre, en première lecture, avec un record de contestations chez LREM: 32 votes contre et 36 abstentions. 175 députés du groupe majoritaire avaient soutenu le projet de loi.

Avec AFP.

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