Une quarantaine d'organisations environnementales, de la société civile et de syndicats ont appelé mardi Emmanuel Macron.
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Politique

Lettre ouverte d'ONG à Macron contre l'accord UE-Mercosur

Une quarantaine d'organisations environnementales, de la société civile et de syndicats ont appelé mardi Emmanuel Macron à revoir sa position et à "bloquer la ratification de l'accord" de libre-échange entre l'UE et quatre pays du Mercosur.

"Nous exprimons nos plus vives inquiétudes et notre totale incompréhension devant les réactions complaisantes provenant de l'Elysée et de plusieurs ministères" à l'égard de l'accord depuis que Bruxelles en a lancé le processus de ratification début septembre, dit la lettre.

"Non, l'accord UE-Mercosur n'est toujours pas acceptable. Nous vous appelons à vous y opposer fermement et à construire une minorité de blocage", demandent les signataires, parmi lesquels les Amis de la Terre, la Ligue des droits de l'homme, Commerce Equitable France, France Nature Environnement, Greenpeace, Slow Food en France, Générations futures, Ingénieurs sans frontière (Agrista), Notre affaire à tous ou le Réseau Action Climat (RAC).

Ont aussi signé des syndicats comme la FSU, la CGT, la Confédération paysanne. La lettre s'alarme de voir l'exécutif "abandonnant en rase campagne les trois lignes rouges qu'il avait fixées en 2020 (sur la déforestation, le climat, les normes sanitaires et environnementales, NDLR) et acceptant de facto ce que la France jugeait inacceptable il y a encore peu".

Des négociations sur le point d'aboutir 

Le 23 octobre à Bruxelles, Emmanuel Macron avait estimé que l'amendement du texte proposé par la Commission européenne allait "dans le bon sens", tout en attendant encore "la finalisation de tout cela".

Pour tenter de lever les réticences françaises, Bruxelles a proposé des clauses de sauvegarde "renforcées" au cas où l'import de produits agricoles latino-américains vienne déstabiliser les filières européennes.

"On ne règle pas des risques de déstabilisation structurelle de marchés agricoles par l'activation d'une mesure par définition temporaire et dont l'usage est limitatif et exceptionnel", souligne la lettre ouverte.

Les signataires demandent au président de "clarifier publiquement la position française" et "construire une minorité de blocage avec les autres pays européens critiques de cet accord (Autriche, Irlande, Pays-Bas, Pologne, etc).

Ce traité doit permettre à l'UE d'exporter davantage de voitures, machines, vins et spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais il facilitera aussi l'entrée de boeuf, volaille, sucre ou miel via des droits de douane réduits, source de concurrence déloyale du fait de normes sanitaires et environnementales différentes, alertent tous les syndicats agricoles.

Avec AFP.