Le philosophe et sociologue Edgar Morin à la Cité de la Réussite à Paris, le 20 octobre 2012.
Fred Dufour/ AFP
Politique

Edgar Morin fête ses 100 ans par une conférence à l'Unesco

Le philosophe et sociologue Edgar Morin fête ses 100 ans en donnant une conférence vendredi 2 juillet à l'Unesco, qui rend hommage à "son oeuvre et sa pensée au rayonnement international".

Toujours très écouté, l'auteur de "La Rumeur d'Orléans" doit parler une quarantaine de minutes depuis le siège de l'organisation internationale à Paris.

Ce discours, dont le thème n'a pas été divulgué, sera précédé de deux tables rondes où seront discutées l'oeuvre et la vie de ce penseur multiforme.

Edgar Morin est né le 8 juillet 1921 dans une famille juive originaire de Salonique en Grèce. Passé par la Résistance, le journalisme, le Parti communiste (dont il a été exclu), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), il est devenu l'un des grands intellectuels du XXe siècle. "Une des grandes leçons de ma vie est de cesser de croire en la pérennité du présent, en la continuité du devenir, en la prévisibilité du futur", écrit-il dans son dernier ouvrage, "Leçons d'un siècle de vie".

Ce récit en forme de testament lui a permis de revenir sur son parcours dans des périodes tourmentées, à commencer par l'Occupation, pour finir avec la pandémie de Covid-19 et la crise écologique. "Les catastrophes (et la pandémie du Covid en est une) suscitent deux comportements contraires, l'altruisme et l'égoïsme", en conclut le philosophe.

Un engagement humaniste

Edgar Morin se dit, en résumé, "humaniste avant tout". Mais lucide sur notre "folie de l'hubris ou démesure, celle des ambitions insatiables et sans terme" comme "la chimérique maîtrise de la Terre".

Figure de la gauche - même s'il est difficile à placer dans une case en particulier - Edgar Morin peut être cité comme référence par beaucoup. En février 2018, il signait dans Le Monde une tribune élogieuse pour le président Emmanuel Macron, dont il saluait la capacité à "être un intellectuel littérairement et philosophiquement cultivé et un homme qui fait carrière aux antipodes de la philosophie, dans la banque et la finance".

Mais dans son livre paru en juin, on lit aussi sa sympathie pour les opposants les plus farouches au chef de l'Etat. Selon lui, "bien des protestations, colères et révoltes populaires, comme le mouvement des "Gilets jaunes", comportent chez leurs participants, pas uniquement certes, mais incontestablement, le besoin d'être reconnus dans leur pleine qualité humaine - ce qu'on appelle dignité".

Prônant la mesure et la "pensée complexe", il confie: "Je vois actuellement des dérives intellectuelles étonnantes", comme la xénophobie, le fondamentalisme religieux, la complaisance face à l'autoritarisme, la science sans éthique ou l'aveuglement face aux dérives du capitalisme. "À la doctrine qui répond à tout, plutôt la complexité qui pose question à tout", affirme-t-il.

Avec AFP.

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