Dans un contexte marqué par la crise agricole, le Premier ministre Gabriel Attal s’est rendu dans l’Hémicycle mardi 30 janvier pour prononcer, devant l’Assemblée nationale, sa déclaration de politique générale. Un discours de plus d'une heure durant lequel il a notamment dessiné les contours de la planification écologique, sans convaincre pour autant.
Lancement du service civique écologique
Le Premier ministre a fait plusieurs annonces en la matière. La première est le lancement d’un service civique écologique réservé à 50 000 jeunes. Une mesure néanmoins insuffisante selon Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau Action Climat, qui a déclaré à l’AFP : "Comment 50 000 jeunes engagés pour le climat pourraient engager la transformation de pans entiers de notre économie ?"
La décroissance, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français - Gabriel Attal.
La deuxième est la mise en place d’un plan de réduction des plastiques sur les cinquante sites les plus générateurs en France. Un engagement aligné avec la stratégie nationale initiée par le gouvernement en 2022, qui vise à réduire de 20 % le plastique à usage unique d’ici la fin d’année 2025.
Un deuxième projet d’industrie verte
En outre, Gabriel Attal a annoncé qu'il allait déposer "un deuxième projet de loi industrie verte". L’objectif : "concentrer" les travaux de la Commission nationale du débat public "uniquement sur les projets d’envergure nationale".
Afin d’indemniser les dommages causés par de sévères intempéries, une réforme du régime des catastrophes naturelles sera également lancée, et ce afin "que certains assureurs n'abandonnent [pas] les territoires les plus à risques".
Attal, défenseur d'une "écologie populaire"
Fustigeant l’idée de mettre en place une "écologie punitive", Gabriel Attal s’est plutôt affirmé comme le défenseur d’une "écologie populaire", déclarant ainsi : "La décroissance, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français."
Une nouvelle fois, il est repris de volée par Anne Bringault : "Comment parler d'écologie populaire sans évoquer la hausse des prix de l'énergie et la stagnation du montant du chèque énergie ou encore l'accès au train et le 'passe rail' qui est pourtant attendu ?"
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— Gabriel Attal (@GabrielAttal) January 30, 2024
Le nucléaire comme "atout majeur"
Côté énergie, le chef du gouvernement a réaffirmé son désir d’assurer "l’indépendance énergétique du pays", ajoutant que le nucléaire était "une fierté française". Il continue : "le nucléaire, c’est un atout majeur pour notre pays. J’assume d’être à la tête d’un gouvernement pro-énergie nucléaire ; avec une majorité pro-énergie nucléaire qui me soutient. Nous allons continuer à [faire] monter en puissance notre parc nucléaire, [à] investir massivement dans les programmes."
En parallèle, il assure continuer à développer "les énergies renouvelables de la même manière" que le nucléaire. Greenpeace souligne toutefois le fait que le Premier ministre n’a fait aucune référence aux énergies fossiles. Dans un communiqué, l’ONG explique que "cette omission est particulièrement révélatrice du refus du gouvernement de s'attaquer aux vrais responsables du dérèglement climatique : les entreprises des énergies fossiles, qui devraient être celles qui 'réparent' et qui 'nettoient'".
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