C’est dans les tribunes de Libération que cinq élus de Marseille ont fait savoir leur colère le 7 mai. "Nous ne sommes pas dupes sur l’instrumentalisation des JO comme outil de détournement de l’opinion publique des enjeux vitaux de notre époque : le défi climatique et la sauvegarde de notre cadre démocratique et de notre pacte social", dénonce le collectif d’élus.
Les cinq signataires (Sébastien Barles et Aïcha Sif, adjoints au maire, Nouriati Djambaé, conseillère municipale et départementale de Marseille, Aïcha Guedjali, conseillère municipale de Marseille et Prune Helfter-Noah Conseillère métropolitaine Aix Marseille), sont tous issus de la majorité du maire divers gauche Benoît Payan. Celui-ci s'est pourtant battu pour que Marseille accueille la flamme olympique.
À la veille de cet accueil, le collectif d’élus marseillais rappelle l’impact des Jeux de Paris sur l’environnement. Construction d’infrastructures en béton qui suppriment des espaces de nature, dérogations au droit de l’urbanisme et de l’environnement, "immense" impact carbone lié aux déplacements intercontinentaux, sources de pollution, etc. sont rappelés dans la tribune.
"De grandes opérations de greenwashing à la gloire de multinationales climaticides"
Le coût financier des Jeux de Paris est aussi pointé du doigt par les élus. Ils estiment que les "milliards d’argent public" dépensés pour cet événement auraient pu être utilisés différemment. Par exemple, pour "financer les investissements nécessaires à la transition écologique et répondre à la montée de la précarité énergétique et alimentaire". Les partenaires des Jeux sont également jugés problématiques, comme la marque Coca-Cola. Les élus l’assurent, les JO servent de vitrine, "pour de grandes opérations de greenwashing à la gloire de multinationales climaticides."
La mise en retrait de certaines populations fait également partie des problèmes soulevés par les cinq élus. Ils rappellent notamment la Coupe du monde 98 et ses projets ancrés dans les quartiers, qui véhiculaient "les valeurs du sport et de notre République." En comparaison, rien n’a été mis en place en Seine-Saint-Denis pour faire des Jeux une fête populaire. La tribune prône donc une réinterrogation des compétitions sportives internationales, qui participent au "massacre environnemental" et sont incompatibles avec l’écologie populaire défendue par les élus. Le 8 mai, Marseille accueillera la flamme olympique, aux alentours de 20 heures.