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Politique

Déficit énergétique : le gouvernement relance le charbon

Avec un parc nucléaire déficient, qui fournit pourtant 70 % des électrons, le Réseau de Transport d’Electricité français craint des coupures. En réaction, le gouvernement entend assouplir les conditions d’utilisation des centrales à charbon pour les mois de janvier et février, pourtant très polluantes.   

Le début de l’année 2022 ne sera pas à l’énergie verte. Dans un projet de décret, en consultation publique depuis le 30 décembre, le gouvernement autorise l’assouplissement des conditions d’utilisation des centrales à charbon. Pour faire face aux besoins de la population française en électricité et à la faiblesse du parc nucléaire, l’Etat entend s'appuyer sur ses deux dernières centrales à charbon encore en activité. Un mode de production énergétique très polluant.

Le charbon à la rescousse du nucléaire

Avec 14 réacteurs à l’arrêt cet hiver sur les 56 qui fournissent 70 % des électrons à la France, le parc nucléaire national ne pourra répondre à la demande d’électricité. En cause ? La crise sanitaire qui a empêché l’entretien de plusieurs réacteurs, mis à l’arrêt par mesure de sécurité. Le Réseau de Transport Electrique a ainsi déclaré que l’hiver serait "sous tension" en matière d’approvisionnement d’énergie.

Afin d’éviter les coupures d’électricité, l’Etat a donc fait le choix de solliciter les centrales à charbons de Saint-Avold et de Cordemais. Le gouvernement a ainsi relevé le seuil de production à 1 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er janvier et le 28 février 2022. Si le seuil était fixé à 0,7 kilotonne avant cette dérogation, il devrait retomber à 0,6 après le pic de consommation hivernal. Le calendrier de sortie du charbon restant inchangé, les deux dernières centrales du pays devraient clore leurs portes en 2022 et 2024.

Une énergie très polluante

Grâce à son parc nucléaire et à son investissement dans les énergies renouvelables, la France n’utilise qu'1 % de l’électricité provenant du charbon, contre 70 % pour le nucléaire, 12 % pour l’hydraulique et 10 % pour l’éolien. Résultat de la politique du gouvernement, celui-ci s’était engagé par sa loi énergie climat de 2019 à fermer ses centrales à charbon d’ici à 2022. Ce parc énergétique est responsable de 30 % des gaz à effet de serre du secteur électrique. Seul la centrale de Cordemais restera ouverte jusqu’en 2024, afin d’éviter de mettre en tension le réseau, avant l’ouverture du réacteur de Flamanville.

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