Selon United Nations Climate Change, la COP30 réunira 198 pays. Parmi eux, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement ont déjà annoncé leur volonté de finaliser ou de mettre en œuvre de nouveaux objectifs climatiques.
La conférence se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, capitale de l’État du Pará, dans le nord du Brésil. Située aux portes de l’Amazonie, la ville incarne à elle seule les grands défis de la planète : protéger la plus vaste forêt tropicale du monde tout en conciliant développement économique et justice climatique.
Le Brésil, entre pétrole et transition verte
Toutefois, si le Brésil a été choisi pour incarner la transition écologique, il reste pris dans une contradiction majeure : celle d’un pays à la fois champion de la biodiversité et producteur d’énergies fossiles.
Cinquième plus grand pays du monde, le Brésil s’étend sur près de la moitié de l’Amérique du Sud. Riche en ressources naturelles, il est aussi le huitième producteur de pétrole au monde : un statut que le gouvernement entend bien renforcer.
Le Brésil est en train de perdre une occasion historique de jouer un rôle de premier plan dans la décarbonation et la protection de la planète
Le 17 juin dernier, l’Agence nationale brésilienne du pétrole a mis aux enchères 146 000 km² de zones d’exploration, suscitant la colère des écologistes et des communautés autochtones. Une initiative contreproductive d'après Suely Araujo, coordinatrice des politiques publiques à l’Observatorio do Clima, qui estime que "le Brésil est en train de perdre une occasion historique de jouer un rôle de premier plan dans la décarbonation et la protection de la planète".
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Face à ces critiques, la ministre des Sciences, Luciana Santos, a tenu à rappeler que la question des énergies fossiles dépasse les frontières nationales : "l’utilisation du pétrole est un dilemme mondial. Il est injuste de blâmer uniquement les pays du Sud, alors que les nations occidentales en profitent depuis près de deux siècles."
De son côté, le président Lula justifie ces projets d’exploration comme un moyen de financer la transition énergétique. Une position qui divise jusque dans ses rangs et qui pourrait ternir l’image du Brésil à l’international, à quelques semaines seulement de l’ouverture de la COP30.
Quels sont les enjeux de la COP30 ?
Mais, au-delà des polémiques nationales, la COP30 représente un moment de vérité pour la diplomatie climatique. Les États sont appelés à soumettre leurs nouveaux plans climat afin de hisser le niveau d’ambition collective prévu par l’Accord de Paris. Voici les principaux chantiers sur lesquels les négociations devraient se concentrer :
- Justice climatique : réduire les inégalités entre pays riches et pays pauvres, ces derniers étant responsables de moins de 5 % des émissions mondiales mais parmi les plus touchés par les effets du réchauffement.
- Révision des plans climatiques nationaux (NDC) : actualiser les engagements pour maintenir la hausse des températures sous les 1,5 °C fixés par l’Accord de Paris.
- Financement climatique : trouver de nouvelles sources de financement pour aider les nations les plus exposées à s’adapter.
- Transition énergétique juste : soutenir les pays du Sud dans leur passage aux énergies renouvelables, tout en garantissant le respect des droits humains.
- Protection des forêts tropicales : stopper la déforestation d’ici 2030, un engagement central pour le Brésil.
Des attentes immenses de la société civile
La COP30 est aussi attendue par les mouvements citoyens du monde entier. ONG, jeunes militants et communautés locales espèrent que ce sommet marquera un véritable tournant. Ils réclament des mesures concrètes pour sortir des énergies fossiles, la reconnaissance du droit à un environnement sain et des financements publics accrus pour les pays les plus vulnérables.
À Belém, l’enjeu sera donc double : redonner confiance dans la diplomatie climatique et montrer que la transition écologique peut rimer avec justice sociale.