Entre 1972 et 1993, ce pesticide ultra-toxique, appelé "chlordécone", a été utilisé massivement dans l'ensemble des bananeraies et cultures agricoles de Guadeloupe et de Martinique.
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Politique

Chlordécone : à gauche, les candidats dénoncent le possible non-lieu de la justice

Yannick Jadot y voit un "déni de justice", Anne Hidalgo "un scandale" : des candidats à l'élection présidentielle ont déploré mercredi le possible non-lieu sur la pollution au chlordécone aux Antilles.

Deux juges ont prononcé la fin des investigations sur l'empoisonnement des Antilles au chlordécone, sans mise en cause, décevant les Martiniquais et les Guadeloupéens qui avaient dénoncé la pollution durable de leurs îles par ce pesticide autorisé dans les bananeraies jusqu'en 1993.

Il s'agit d'"une injustice inacceptable", écrit Mélissa Camara, porte-parole du candidat écologiste Yannick Jadot, dans un communiqué. Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. "Alors que nous connaissons sa dangerosité depuis 1969, la France a autorisé de 1972 à 1993, par des procédures dérogatoires, l'utilisation de cette substance dans les plantations. Ce scandale sanitaire et environnemental est bien un scandale d'Etat", insiste le communiqué écologiste. "La République ne peut pas considérer que ce dossier est clos alors que cette utilisation a des conséquences sanitaires durables", ajoute Mme Camara, qui note que "les 92 millions d'euros débloqués pour le plan chlordécone IV ne sont pas suffisants". Elle souligne également que "le décret gouvernemental reconnaissant comme maladie professionnelle les cancers de la prostate est insuffisant. La majorité des travailleurs qui épandait dans les bananeraies était des travailleuses".

Pour la candidate socialiste Anne Hidalgo, le possible non-lieu "est scandaleux". "Ce pesticide a tué tellement. Il y a des femmes et des hommes qui sont malades et qui doivent payer des frais de dépistage. Je propose la gratuité de ces frais", a-t-elle insisté sur BFMTV et RMC.

Mardi, en meeting à Lille, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon a aussi évoqué le chlordécone, en faisant le parallèle avec la présence du glyphosate dans l'urine "de plus de 90 % des Français". "Nous sommes dans une proportion comparable à ce qui est arrivé à nos malheureux compatriotes de la Guadeloupe et de la Martinique avec le chlordécone, et je déplore que pour terminer, l'enquête judiciaire soit bouclée et que la décision prise est qu'il n'y ait aucune poursuite", a-t-il dit.

Avec AFP. 

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