Le questionnaire sur les préférences ESG va accélérer la pédagogie sur la finance durable
La finance durable a gagné en popularité auprès des Français ces dernières années. La notion d’investissement socialement responsable a dépassé les cercles éclairés, composés d’investisseurs professionnels et de particuliers pionniers. Depuis janvier dernier, un nouvel outil vient soutenir l’effort de pédagogie sur ces placements durables. Un questionnaire sur les préférences ESG est désormais soumis aux investisseurs souhaitant réaliser des placements financiers. Ce questionnaire constitue une opportunité d’échange, désormais obligatoire, entre l’épargnant et son conseiller financier (conseiller bancaire ou conseiller en gestion de patrimoine par exemple) pour détailler les enjeux de l’investissement responsable.
Il ouvre également un espace pour la pédagogie autour des notions-clés à connaître pour choisir ses placements responsables. « Critères ESG » (Environnement, Social, Gouvernance), « taxonomie verte européenne », « classification SFDR (1) », labels (2) ISR (3), Greenfin (4) et Finansol (5)… La durabilité est une notion pleine de nuances. Les mots nouveaux sont légion, et continuent d’apparaître au fur et à mesure de la structuration de la finance durable.
L’épargnant peut désormais consolider ses repères sur la finance durable via ce dialogue systématique avec son conseiller financier tout au long de la relation. Pour éclairer les concepts avec pédagogie, des plans de formation des conseillers a été mis en œuvre dès 2021 au sein des banques et assurances. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a mis en place une certification professionnelle pour valider l’acquisition des connaissances indispensables dans ce domaine. Pour accompagner les conseillers financiers indépendants, la Chambre nationale des Conseillers en Gestion de Patrimoine (CNCGP) veille à apporter également des réponses standardisées, en veillant à rendre accessible à tous les idées phares de l’investissement responsable. En comprenant comment sont sélectionnées les valeurs dans un fonds responsable, l’épargnant peut mieux se repérer dans l’offre de placements responsables. Il s’affranchit ainsi de la peur du « greenwashing (6)», qui décourage parfois l’investissement.
Le questionnaire sur les préférences ESG donne le pouvoir aux investisseurs particuliers
Eduqués aux arcanes de la finance durable, les investisseurs particuliers vont pouvoir préciser leurs attentes en matière d’investissement responsable. Pour 76 % des Français, l'impact des placements sur l’environnement est un sujet important (7). Les deux critères de la performance extra-financière (le social et la gouvernance) sont moins connus des investisseurs.
Parmi l’offre actuelle de placements responsables, certains fonds abordent des thématiques priorisant l’un de ces facteurs (sans pour autant négliger les 2 autres). L’investisseur peut ainsi orienter son épargne vers une cause sociale (accès au logement pour tous, santé et éducation, alimentation, emploi local, équité femme-homme…).
Ouvrir le dialogue sur les préférences ESG des épargnants peut faire émerger de nouvelles attentes, inspirées de leur mode de vie. Certains fonds pourraient définir de nouvelles exclusions (alcool, huile de palme, OGM…). D’autres pourront proposer des thématiques spécifiques (bien-être dans l’entreprise, équilibre vie professionnelle-vie personnelle…).
Interroger les préférences ESG renforce le rôle clé des conseillers
En donnant la parole aux épargnants, le questionnaire sur les préférences ESG permet à chacun d’aligner son épargne sur ses valeurs. L’épargnant peut ainsi mieux exprimer ses volontés extra-financières dans l’allocation de son épargne. Il se reconnecte avec la contribution directe de son épargne à apporter une réponse aux enjeux sociétaux.
Cette personnalisation de ses placements peut attirer une nouvelle clientèle vers les marchés financiers : les jeunes. Ils souhaitent donner du sens à leur épargne et se montrent sensibles aux causes sociétales. Pour des épargnants familiers de l’assurance vie qui n’auraient pas découverts la finance durable, le questionnaire peut faire découvrir la palette d’offres de placements responsables existante. Le questionnaire sur les préférences ESG renforce le rôle du conseiller. Il lui revient par exemple d’identifier sur le marché le fonds (appelé aussi OPC pour « organisme de placement collectif ») répondant aux attentes particulières de son client. Aller chercher des expertises nouvelles, auprès de maisons de gestion variées, valorise son expertise. Pour permettre à ces intermédiaires financiers d’étudier l’ensemble des produits d’investissement responsable, de nouveaux outils émergent. Les fonds de placements responsables peuvent être référencés dans ces bases avec leurs spécificités (thématique d’investissement, pondération des critères ESG, zone géographique…).
Ce questionnaire peut faire augmenter la prime ESG sur les actions et les fonds d’investissement responsable
Dans un premier temps, le travail de sélection réalisé par le conseiller devrait encourager la diversification de l’offre de placements durables. L’expression des attentes des épargnants peut ouvrir des marchés de niche pour les maisons de gestion innovantes, et favoriser l’essor de fonds thématiques inédits.
Dans un second temps, les fonds durables les plus performants se distingueront naturellement. Cette performance devra être à la fois financière et extra-financière. Ainsi, le questionnaire sur les préférences ESG des investisseurs participe à la lutte contre le « greenwashing » dans le secteur de la finance durable. En comprenant mieux les enjeux autour de l’ISR, les épargnants pourront sciemment orienter leurs investissements et optimiser les impacts associés.
Réconcilier les anticipations des épargnants et les ambitions de la finance durable apportera de la lisibilité sur les différents segments de l’investissement responsable. Ce progrès pourra mieux valoriser les placements qui portent des solutions et ainsi faciliter la démocratisation de ces placements.
(1) Le règlement “Sustainable Finance Disclosure Regulation” (SFDR) vise à fournir plus de transparence en matière de responsabilité environnementale et sociale au sein des marchés. les produits qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales (Article 8) et les produits qui ont pour objectif l’investissement durable (Article 9).
(2) Les références à un classement, un label, un prix et/ou à une notation ne préjugent pas des résultats futurs de ces derniers/du fonds ou du gestionnaire.
(3) Le label ISR est attribué à un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises qui contribuent au développement durable dans tous les secteurs d’activité. Créé par le ministère français des Finances, ce label public vise à rendre plus visibles les fonds d’investissement socialement responsable (ISR) auprès des épargnants. Pour obtenir le label ISR, l'organisme de certification effectue un audit pour s'assurer que les fonds répondent à un ensemble de critères de labellisation. Pour plus d'informations sur la méthodologie, veuillez consulter le site www.lelabelisr.fr.
(4) Créé par le ministère français de la Transition écologique, ce label public garantit la qualité verte des fonds d’investissement et s’adresse aux acteurs financiers qui agissent au service du bien commun grâce à des pratiques transparentes et durables. Pour obtenir le label Greenfin, l'organisme de certification effectue un audit pour s'assurer que les fonds répondent à un ensemble de critères de labellisation. Pour plus d'informations sur la méthodologie, veuillez consulter le site https://www.ecologie.gouv.fr/label-greenfin#e0 ».
(5) Créé en 1997, le label Finansol vise à distinguer les produits d'épargne solidaire des autres produits d'épargne.
(6) Le greenwashing (éco-blanchiment) est une méthode de marketing consistant à mettre en avant un argument écologique pour se donner une image éco-responsable, éloignée de la réalité.
(7) Etude menée par OpinionWay en juin 2021 et publiée par l’AMF, le 27 septembre 2021 : https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/finance-durable-pour-76-des-francais-limpact-des-placements-sur-lenvironnement-est-un-sujet
Chez Dorval AM, cette analyse est mise en pratique par Louis Abreu, directeur de la Gestion sous Mandat et de la multigestion, et par Laurent Trulès et Tristan Fava, cogérants du fonds Dorval European Climate Initiative (labellisé ISR, Greenfin, article 9 SFDR), via une sélection de fonds la plus adaptée, une offre de plus en plus importante en termes d'enjeux ESG.
Les exemples cités reposent sur la base d’analyses propres à Dorval AM en date du 25/05/2023. Ils ne constituent pas un engagement ou une garantie. Cette dernière se réserve la possibilité de faire évoluer ses analyses.
Contenu rédigé par Dorval