La cour administrative d’appel de Nancy a annulé ce jeudi le projet de parc éolien terrestre le plus puissant de France, dans les Ardennes.
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Justice

Dans les Ardennes, la justice met fin au plus grand projet éolien terrestre de France

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Après plusieurs années de lutte judiciaire, la cour administrative d’appel de Nancy a annulé ce jeudi le projet de parc éolien terrestre le plus puissant de France, dans les Ardennes.

Jeudi 3 avril, la cour administrative d’appel de Nancy a annulé les arrêtés du préfet des Ardennes autorisant l’exploitation de 63 éoliennes au Mont des Quatre Faux. Ce projet, porté par EDF Renouvelables et Renner Énergies, était présenté comme le plus grand parc éolien terrestre de France. Avec une capacité de 226 MW, il devait produire une électricité équivalente à la consommation annuelle de 249 000 habitants.

Un projet contesté depuis plusieurs années

L’affaire remonte au 26 juin 2017, lorsque le préfet des Ardennes délivre "à la SAS Parc éolien Mont des Quatre Faux une autorisation unique valant permis de construire en vue de l’exploitation de soixante‑trois éoliennes". Rapidement, une association et plusieurs riverains contestent cette décision devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, demandant son annulation. Après le rejet de leur requête en 2020, ils choisissent de faire appel.

Ni le relief, ni la végétation, ni des mesures de réduction pourraient masquer les éoliennes prévues par le projet et atténuer les effets d'encerclement et de saturation visuelle pour les habitants.

En 2022, la cour administrative d’appel de Nancy estime que la procédure doit être régularisée. En réponse, le préfet prend un nouvel arrêté en 2023 afin de sécuriser légalement le projet. Cependant, les opposants contestent aussi cette nouvelle décision en justice.

Vers un ultime recours ?

L’affaire est finalement examinée en audience publique le 23 mars 2025. Par un arrêt rendu le 3 avril, la cour administrative d’appel de Nancy annule définitivement les arrêtés préfectoraux. Dans son communiqué, elle souligne que le projet "génère ainsi de fortes visibilités en raison du nombre important d’éoliennes dans un rayon de 10 km déjà autorisées dans le secteur" et que "ni le relief, ni la végétation, ni des mesures de réduction pourraient masquer les éoliennes prévues par le projet et atténuer les effets d'encerclement et de saturation visuelle pour les habitants."

Si cette décision marque un revers pour le projet, elle ne signifie pas nécessairement la fin du combat judiciaire, puisque le Conseil d’Etat peut être saisi d’un recours en cassation dans un délai de deux mois.