Les ONG Greenpeace, Notre Affaire à Tous et Oxfam, qui avaient déjà fait condamner l'État pour inaction climatique dans l'Affaire du siècle, avaient déposé début avril une demande préalable au gouvernement lui demandant de prendre des mesures plus ambitieuses.
"C'est la première fois dans l'UE qu'un État est attaqué par des habitants sur le fait qu'il doit protéger les citoyens contre le changement climatique", avait souligné leur juriste Cléo Moreno.
Cette démarche, préalable à une action judiciaire, répondait à la présentation en mars par le gouvernement du troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3), destiné à préparer les transports, les infrastructures énergétiques ou l'agriculture à un réchauffement en France de 4°C d'ici la fin du siècle.
Un plan "notoirement insuffisant"
Pour les associations, tout comme les onze citoyens requérants, victimes dans leur quotidien des effets du changement climatique (fissures dans leur maison liées au phénomène de retrait-gonflement d'argiles, coupures d'eau à la suite des sécheresses, inondations à répétition...), ce plan reste "notoirement insuffisant", aussi bien dans les mesures annoncées que dans son financement.
"Le gouvernement disposait de deux mois pour répondre" à "l'urgence d'une adaptation ambitieuse et juste. (...) Mais il a choisi le silence et l'inaction", déclarent-ils dans un communiqué.
Pour aller plus loin : À conditions météorologiques similaires, la canicule de juin aurait été 2,5 °C moins élevée sans les émissions humaines
Le PNACC-3 "n'a toujours pas de cadre contraignant et ne prend toujours pas en compte les inégalités sociales et territoriales face aux conséquences du changement climatique. (...) Nous demandons (sa) révision ainsi qu'une rencontre avec le président de la République et le Premier ministre pour engager dès maintenant un dialogue".
Insatisfaits des réponses de l’État
Le recours juridique s'appuie sur "l'obligation générale d'adaptation à la charge de l'État, déduite des textes constitutionnels, en particulier la Charte de l'environnement" et issus du droit européen, comme l'article 5 du règlement du 30 juin 2021 dit "loi européenne sur le climat", est-il expliqué.
Face aux catastrophes qui se multiplient en raison du changement climatique dans une France déjà plus chaude d'au moins 1,7 degré depuis 1900, "les réponses de l'État sont trop faibles, trop lentes, trop injustes", soulignent par ailleurs les requérants dans une lettre ouverte au président et au Premier ministre, publiée dans Les Echos.
"C'est bien d'abandon qu'il s'agit", dénoncent-ils. "Ce que nous demandons est simple et juste : que l'État assume son rôle fondamental de protection."
Avec AFP.