Sabrina Ritossa Fernandez, analyste ESG et Anne-Claire Abadie, gérante et analyste ESG, chez Sycomore AM.
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L'ESG au coeur de la gestion (Sycomore AM)

Anne-Claire Abadie, gérante et analyste ESG et Sabrina Ritossa Fernandez, analyste ESG, parlent de la place fondamentale de l’ESG dans les processus de gestion de Sycomore AM.

L’ESG s’invite désormais dans les discours de la plupart des acteurs de la gestion d’actifs. Est-ce devenu incontournable ?

On ne peut plus éviter le sujet. D’un point de vue pragmatique, il est essentiel d’avoir une compréhension des enjeux ESG parce qu’ils ont une influence sur les performances économiques et boursières des entreprises : considérer ces aspects revient à prendre en compte des facteurs de risques et d’opportunités, et donc à bien faire son travail de gérant.

Il s’agit d’un premier palier, mais le deuxième grade consiste à avoir une conviction assez forte pour aller vers des propositions qui sont davantage porteuses de sens, en privilégiant les activités que l’on considère vertueuses en matière d’impacts environnementaux et/ou sociétaux. Aujourd’hui, cette gestion de conviction ne concerne qu’une part marginale des acteurs financiers.

De quelle façon l’analyse ESG est-elle aujourd’hui intégrée dans l’ensemble de vos process de gestion ?

La colonne vertébrale de notre analyse est un outil appelé SycoValo. Il s’agit d’une base de données centralisant l’ensemble des informations financières et extra-financières passées, présentes et prospectives des entreprises suivies. Cet outil est utilisé par tous les analystes-gérants de Sycomore AM. Il intègre notre modèle d’analyse fondamentale SPICE, qui combine critères financiers classiques et critères ESG et qui permet d’évaluer systématiquement les entreprises sur la base de leurs relations avec leurs différentes parties prenantes (Suppliers & Society, People, Investors, Clients, Environment) en leur attribuant une note.

Cette note SPICE a un impact direct sur les décisions de gestion, puisqu’elle peut servir de critère d’éligibilité pour intégrer un portefeuille et influence la prime de risque et les objectifs de cours cibles. En fonction des stratégies des fonds, l’articulation peut différer : en plus d’exiger une note minimum SPICE dans sa sélection des valeurs, le fonds Sycomore Eco Solutions* intègre par exemple un critère spécifique exigeant quant à la contribution environnementale nette des entreprises en portefeuille, quand d’autres insisteront davantage sur la bonne gestion du capital humain.

* Le fonds n’offre aucune garantie de rendement ou de performance, et présente un risque de perte en capital

Comment cette politique se traduit-elle dans le quotidien des équipes de gestion ?

Il y a au sein de chaque équipe de gestion une compétence ISR, incarnée par un gérant-analyste et des analystes ESG, souvent spécialisés sur des thématiques spécifiques. Cette interaction permanente se traduit également dans l’organisation : les équipes sont regroupées par stratégie et les réunions avec les entreprises se font systématiquement en présence des analystes ESG. Dans le cadre de nos points quotidiens, nous évoquons aussi bien les résultats financiers que les informations liées aux enjeux de développement durable.

De quelle façon accompagnez-vous les collaborateurs pour qu’ils montent en compétence sur ces sujets ?

Il est essentiel que tout le monde comprenne ce que l’on fait et pourquoi on le fait, car plus on saisit le sens de ces sujets et plus on est capables de les expliquer et de les mettre en valeur. Au- delà de nos échanges quotidiens avec l’ensemble des équipes (gestion, commerciaux, marketing, middle office...), nous organisons de façon régulière des sessions de formation afin de sensibiliser tous les collaborateurs à la méthodologie SPICE et aux enjeux de développement durable.

Cela participe également à nous former tous aux enjeux que recouvre la mission de Sycomore AM, à savoir investir pour développer une économie plus durable et inclusive et générer des impacts positifs pour l’ensemble de nos parties prenantes.

Dans nos points quotidiens, nous évoquons aussi bien les résultats financiers que les informations liées aux enjeux de développement durable. 

La poursuite de cette mission passe également par la sensibilisation des investisseurs aux enjeux de la finance responsable. Quelles initiatives avez-vous mises en place à cet effet ?

Nous constatons ces dernières années une demande grandissante de la part des investisseurs et notamment du grand public en faveur de produits d’investissement plus responsables. Pour répondre à ces attentes, il est impératif que les conseillers en gestion de patrimoine, entre autres, comprennent et intègrent les enjeux liés à l’ESG.

Ils nous sollicitent d’ailleurs de plus en plus sur ces sujets. Nos équipes commerciales et de gestion sont sur le terrain, à leur rencontre, pour partager notre vision de la finance et les sensibiliser à la fois au caractère essentiel de l’investissement responsable pour participer chacun à notre niveau à développer une économie durable, mais aussi à la méthodologie que nous avons développée au fil du temps pour être crédible en la matière.

 

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