L’accord de Paris sur le climat a statué : la température ne doit pas dépasser les deux degrés d’ici la fin du siècle. Pourtant, le rapport Banking on Climate Chaos (2021) révèle les pratiques accablantes des banques vis-à-vis du financement des énergies fossiles au niveau international, premières responsables du réchauffement climatique. Pour faire prendre conscience du pouvoir de notre épargne, Joseph Choueifaty a lancé Goodvest, un outil pour investir de manière plus durable. Entretien.
Expliquez-nous votre concept : qu’est ce que Goodvest ?
Goodvest est une entreprise à mission de la fintech, créée il y a un an. Via une plateforme web, nous proposons aux particuliers de placer leur épargne dans des projets durables pour la faire fructifier tout en calculant l’empreinte carbone qu’ils ont économisée pour chaque investissement. L’accompagnement est la clé : nous apprenons à connaître nos épargnants pour leur proposer les meilleurs placements en fonction de leurs objectifs financiers, de leur sensibilité et de leur profil d’investisseur. Chacune de nos propositions est totalement sur-mesure.
Goodvest, c’est aussi et surtout la première application entièrement compatible avec l’accord de Paris. Notre approche est double : scientifique et transparente, avec une sélection pointilleuse de nos partenaires.
Concrètement, quels produits vous proposez et via quel(s) support(s) ?
Nous proposons des portefeuilles sur mesure composés d’une dizaine de fonds que nous avons méticuleusement sélectionnés parmi plusieurs dizaines de milliers de solutions. Point important : nos fonds sont toujours en part nette de rétrocession et donc sont deux fois moins chers que dans une banque traditionnelle.
A qui vous adressez-vous ?
Goodvest s’adresse à tout le monde : nos épargnants ont entre 18 ans et 89 ans et placent entre 500 et 300 0000 euros chez nous. Qu'importe votre capacité de placement ou votre âge, une solution adaptée existe chez nous ! Plus globalement, nous nous adressons à une nouvelle génération de personnes concernées par le réchauffement climatique et qui veulent faire de leur épargne un levier de changement.
Pourquoi vous être lancé ? Quel a été votre déclic ?
Même si les choses bougent, l’épargne reste un secteur vieillissant et opaque. A titre d’exemple, la Banque Postale est la seule banque en France à s’engager à sortir totalement des énergies fossiles, à horizon 2030. C’est bien, mais ce n’est pas assez. Depuis cinq ans, une dynamique positive s’est enclenchée mais hormis la parenthèse Covid, on ne voit pas la courbe des émissions globales s’infléchir pour le moment. La finance doit bouger !
Ce constat m’a frappé de plein fouet à la fin de mon master. Avec Goodvest, nous voulions tout simplement apporter de la transparence et surtout de la pédagogie à des épargnants de plus en plus soucieux de faire leur part.
Justement, en réponse à cette demande grandissante des Français, on voit émerger tout un tas d’applications pour démocratiser l’investissement en bourse auprès des novices. Pourquoi choisir Goodvest plutôt qu’un autre ?
Même si depuis le 1er janvier 2020, la loi Pacte impose que chaque contrat d’assurance vie comporte au moins un fonds labellisé (ISR, Greenfin ou Finansol), cela ne suffit pas car tous les fonds labellisés n’ont pas le même niveau d’engagement, surtout en termes d’exclusion des énergies fossiles. Chez Goodvest, nos critères de sélection sont plus sévères pour éviter le greenwashing.
Grâce à notre partenariat avec Carbone4Finance, qui nous permet de connaître l’empreinte réelle directe et indirecte des entreprises dans lesquelles nos épargnants investissent, nous sommes les seuls en France à garantir une sélection de placements vraiment éthiques.
Êtes-vous optimiste pour la suite ? Quels sont vos projets futurs ?
En partenariat avec Generali, nous proposons l’un des seuls contrats d’assurance-vie européens à être aligné sur l’accord de Paris. En deux mois, ce contrat connaît le meilleur démarrage pour un partenaire internet Generali. En huit semaines, nous avons réuni plusieurs millions d’euros, investis par des milliers de personnes désireuses d’avoir un impact sur la planète. C’est un début prometteur !
Nous sommes confiants pour la suite puisque tout le monde trouve son compte, et surtout les épargnants. Des centaines d’analyses compilées par l’université d’Oxford le démontrent : prendre en compte des critères de durabilité améliore dans 80% des cas la performance du placement. Même si les bénéfices dépendent beaucoup du profil du risque choisi par l’investisseur, le potentiel est immense. L’épargne est investie dans des entreprises d’avenir, pour des rendements beaucoup plus intéressants que les solutions d’épargne traditionnelles.
Nos objectifs sur les prochains mois : devenir la plateforme référence pour l’ISR et diversifier nos offres de placements (plan d’épargne retraite, compte-titres, services aux entreprises).
Aussi, en plus de l’empreinte carbone, nous souhaitons mesurer l’impact de notre offre sur la biodiversité. Dès le premier semestre 2022, nos épargnants pourront choisir des portefeuilles qui respectent les espèces végétales et animales.
En partenariat avec Goodvest.
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