François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France
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En bref

Les banques centrales s'emparent de la question des risques climatiques

Dans un rapport publié le 17 avril dernier, un groupe de 36 banques centrales et superviseurs ont reconnu que les risques liés au climat pouvaient être source de risques financiers.

À l’occasion d’une conférence qui se tenait mercredi 17 avril à la Banque de France, le Network for Greening the Financial System (NGFS), un réseau de 36 banques centrales et superviseurs qui travaillent sur le verdissement de la finance, a publié un rapport dans lequel il reconnaît que les risques climatiques peuvent conduire à des risques financiers. Dans cet "appel en faveur d’une action collective", les membres du réseau ont publié six recommandations qui, selon eux, "reflètent les meilleures pratiques […] pour faciliter le rôle du secteur financier dans la réalisation des objectifs de l’accord de Paris".

Parmi elles, quatre sont adressées aux banques centrales et superviseurs : prendre en compte les risques climatiques dans le suivi de la stabilité financière et la surveillance microprudentielle, intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion des portefeuilles, remédier aux lacunes en termes de données, et renforcer la sensibilisation et l'analyse, encourager l'assistance technique et le partage des connaissances. Les deux dernières recommandations sont quant à elles destinées aux décideurs politiques, à qui le NGFS demande de "parvenir à la publication d’informations financières en rapport avec le climat et l’environnement sur les bases solides et homogènes au plan international" et de "favoriser le développement d’une taxonomie des activités économiques".

"En formulant ces recommandations, les membres du NGFS démontrent un leadership collectif qui se traduira par des actions visant à favoriser le verdissement du système financier dans l’ensemble des pays et des continents", a déclaré Frank Elderson, président du NGFS, dans un communiqué. "Tant que les températures et le niveau des mers continueront de s’élever et, avec eux, les risques financiers liés au changement climatique, les banques centrales, les superviseurs et les institutions financières continueront d’accroître leur ambition pour toujours mieux prendre en compte ces risques et verdir le système financier", a-t-il ajouté.