Certes, d’énormes progrès restent à faire mais voilà quelques années déjà que la France est le berceau d’initiatives pro-environnementales. Alors que les critiques soulignent souvent un manque d’action, de nombreux leaders et entreprises françaises n’ont pas attendu l'initiative politique pour entamer la transition et se présenter comme pionniers dans le domaine.
Entreprises du CAC 40 et RSE
Pour les entreprises, les critères RSE (responsabilité sociétale des entreprises y compris les questions liées à l'environnement) prennent de l'importance depuis plusieurs années. Publiée en 2001, la loi NRE (nouvelles régulations économiques) impose aux sociétés cotées en bourse l'incorporation de ces éléments dans leur rapport annuel. Ce texte a été complété par la loi Grenelle II (engagement national pour l'environnement) en 2010. Des réglementations existent aussi au niveau international.
Les investisseurs qui souhaitent acheter des actions de sociétés membres de l'indice CAC 40 - aussi appelé France 40 par certains intermédiaires - peuvent donc tenir compte de ces éléments en consultant notamment les déclarations de performance extra-financière (DPEF). Les critères RSE sont clairement de plus en plus pertinents dans le cadre d'une stratégie d'investissement à long terme.
Plusieurs méthodes de classement
Afin d’évaluer les entreprises championnes de l’économie verte, il est également possible de consulter des classements établis par des ONG ou agences de rating indépendantes. L’Institut de l’Économie positive par exemple propose un baromètre de la positivité des sociétés du CAC 40. Selon la dernière édition publiée en décembre 2019, trois secteurs d’activité sortent du lot en matière d’empreinte environnementale : les biens de consommation, la santé et les services aux collectivités. En queue de peloton, on retrouve le secteur des médias et des télécommunications.
L’agence indépendante Vigeo Eiris est également connue dans le domaine. Son rachat par Moody’s en 2019 a d’ailleurs suscité de nombreux commentaires. L’entreprise revoit son classement de manière périodique. Parmi les sociétés du CAC 40 considérées comme bonnes élèves au niveau écologique, on peut citer Axa, L’Oréal, Unibail-Rodamco-Westfield, BNP Paribas ou encore Carrefour. Le secteur financier trouve ici une place de choix, preuve que les méthodes utilisées peuvent influencer le classement.
L’entreprise canadienne Impak Finance met quant à elle en avant les bonnes performances de Schneider Electric, Legrand et Danone. Le PDG de Danone, Emmanuel Faber, est d'ailleurs fortement engagé dans le domaine de la transition climatique.
On le constate, les classements varient d'une source à l'autre. Un investisseur devra dès lors prendre le temps de recouper l’information avant de se forger une opinion.
Entreprises du secteur des énergies renouvelables
La France peut aussi se targuer de posséder plusieurs entreprises à la pointe dans le secteur des énergies renouvelables. L’indice boursier RENIXX (Renewable Energy Industrial Index) suit les 30 plus grosses capitalisations boursières mondiales du secteur. Deux entreprises de l’Hexagone en font partie : Albioma qui produit de la biomasse à base de sucre et NEOEN, premier producteur français indépendant d’énergie renouvelable. Isabelle Kocher, avant son éviction d'Engie, avait également montré une volonté d’orienter l‘entreprise vers une stratégie plus verte. Ses intentions auront cependant peiné à se transformer en actions réelles.
Une reprise verte, la solution ?
Si le gouvernement français a choisi de mettre l’accent sur une relance verte, il n’est pas le seul à encourager cette transition. Début mai déjà, une étude publiée par l’Oxford Review of Economic Policy indiquait qu’une "mise au vert" permettrait une reprise effective de l’économie après la pandémie de Covid-19. À l’échelle de l'Union européenne, les initiatives se multiplient aussi avec en ligne de mire la neutralité carbone d’ici à l’horizon 2050.
Dans l’enveloppe de 100 milliards d'euros du plan France Relance, les objectifs écologiques bénéficieront de 30 milliards autour de quatre thèmes essentiels : la rénovation énergétique des bâtiments, les transports, la transition agricole et l’énergie.
La volonté d’une reprise verte semble donc bel et bien présente. Les mois à venir nous diront si la stratégie s’avère payante à tous les niveaux.