Cette recommandation découle d'un rapport sur les risques liés à l'environnement, au social et à la gouvernance (ESG). Il souligne, entre autres, que "les facteurs ESG, notamment le changement climatique, peuvent avoir des répercussions sur les contreparties des institutions ou sur les actifs investis, ce qui affecte les risques financiers".
Par conséquent, "l'EBA recommande aux institutions d'intégrer les considérations liées aux risques ESG dans leurs stratégies et objectifs, ainsi que dans leurs structures de gouvernance" pour adapter en conséquence "leur appétit pour le risque et leur processus interne d'allocation de capital". Pour cela, l'autorité européenne incite à développer des méthodologies pour tester la résistance des institutions, en utilisant notamment certains scénarios.
Quant au processus de surveillance prudentielle et d'évaluation (SREP), qui mesure les risques pesant sur chaque banque, l'EBA préconise d'appliquer "un horizon d'au moins dix ans pour prendre en compte les risques physiques, les politiques publiques pertinentes ou, plus largement, les tendances de transition". Une transition économique rapide pourrait en effet également peser sur les institutions financières en dévalorisant brutalement certains actifs liés à des activités considérées comme néfastes pour l'environnement.
Début juin, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau avait plaidé pour contraindre les entreprises à plus de transparence concernant les risques climatiques, visant en particulier les institutions financières.
Selon un premier "stress test climatique" réalisé au printemps par la Banque de France, l'exposition des banques et assurances françaises au risque climatique est "modérée". Un constat cependant rejeté par plusieurs ONG, alors que la banque centrale a elle-même appelé à prendre ses résultats avec prudence, du fait d'une méthodologie qui reste à améliorer face à des données parcellaires.
Avec AFP.