La publication de données extra-financières est encore peu maîtrisée.
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En bref

Les commissaires aux comptes veulent être au rendez-vous de la lutte contre le greenwashing

La Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) dédiera ses Assises, organisées jeudi et vendredi, au thème de la durabilité, un enjeu pour améliorer la transparence des entreprises concernant leurs impacts sociaux et climatiques.

En juin, les eurodéputés et les Etats membres de l'Union européenne se sont accordés sur un texte renforçant l'obligation pour les entreprises de publier des informations sur les implications sociales et environnementales de leurs activités: la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité (CSRD). Cette réglementation jugée primordiale par les acteurs de la finance durable concernera près de 50.000 entreprises dans l'UE (celles de plus de 250 employés et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires), dès 2024.

Ces informations sur les performances extra-financières des sociétés seront publiées dans leurs comptes de résultats et doivent donc être auditées et certifiées de la même manière que les données financières. Pour Yannick Ollivier, président de la CNCC, l'enjeu est d'avoir "des données environnementales de confiance" et ainsi "d'éviter le greenwashing", a-t-il affirmé mardi lors d'une conférence de presse.

Pédagogie et sensibilisation auprès des entreprises

La CNCC "se prépare depuis deux ans" pour "accompagner" les commissaires aux comptes et "assurer leur montée en compétence", a assuré Carole Cherrier, coprésidente de la commission durabilité de la CNCC. L'organisation veut aussi accompagner les entreprises qui ne sont pas encore soumises au CSRD. "Les PME ne sont pas comprises dans le texte, il va falloir un travail colossal pour les engager" dans le processus de publication de données de durabilité, selon M. Ollivier.

Il assure que ces entreprises "ne veulent pas rester de côté" face à la transition en cours de l'économie. La connaissance des nouvelles réglementations est cependant hétérogène parmi les dirigeants, d'où les efforts actuels de "pédagogie et de sensibilisation" de la CNCC. "Le plus lourd pour les entreprises est de créer tous les processus de collecte et cheminement des données", souligne M. Ollivier. Mais il relativise, se demandant si ces processus "sont un coût ou un investissement", car une organisation capable de montrer qu'elle est engagée sur les sujets sociaux et environnementaux sera plus attractive selon lui.

Avec AFP.