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Fonds durables : Greenpeace accuse les banques suisses de greenwashing

La branche suisse de l'organisation écologiste Greenpeace critique les fonds durables, estimant que les banques suisses font du "greenwashing", après un tour d'horizon en tant que client mystère auprès de 19 établissements financiers, a-t-elle annoncé mercredi.

Au printemps, 33 militants de l'organisation écologiste ont pris rendez-vous avec une banque de leur choix, se faisant passer pour des personnes intéressées par des investissements, afin de tester les banques et gestionnaires de fonds en matière de placements durables, a indiqué la branche suisse de Greenpeace dans un communiqué.

"Ce Mystery Shopping avait deux buts", précise l'ONG dans le communiqué. "Comprendre la qualité du conseil de la part des banques concernant les investissements financiers durables et surtout favorables au climat", et "évaluer si les produits d'investissement vantés comme "durables" encouragent vraiment une économie durable". Selon elle, la qualité des conseils est "insuffisante chez la plupart des instituts financiers", a estimé Greenpeace Suisse au terme de ces entretiens.

Les conseillers ne leur ont demandé que lors de la moitié des entretiens si la durabilité était importante pour leurs investissements, et dans les autres cas, ses clients mystères ont dû indiquer eux-mêmes leurs préférences, demandant une solution de placement explicitement favorable au climat et donc compatible avec l'Accord de Paris. Les conseillers eux-même "n'en savent pas assez sur les investissements financiers durables", a jugé l'ONG, qui a ensuite analysé les fonds recommandés.

D'après elle, les produits financiers proposés comme favorables au climat ne le sont qu'à peine plus que les placements conventionnels. L'ONG a également déploré "un grand manque de transparence" sur les stratégies mise en oeuvre par les gestionnaires pour garantir la durabilité des produits proposés. Elle estime également "très problématique" que pour près de 60 % des fonds analysés les critères de durabilité ne s'appliquent qu'à une partie du portefeuille.

"Ces résultats sont une nouvelle preuve que la place financière suisse fait du greenwashing avec ce qu'elle qualifie de 'finance durable'", a-t-elle mis jugé. En juin, la branche suisse de Greenpeace avait déjà mis en cause les fonds durables dans une étude passant au crible 51 fonds suisses et luxembourgeois. Pour ces entretiens mystères, les militants de Greenpeace Suisse se sont rendus dans 19 établissements, dont UBS et Credit Suisse, les deux plus grandes banques du pays, ainsi que de huit banques cantonales.

Avec AFP.