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En bref

CAC 40: les entreprises plus sérieuses sur les enjeux environnementaux que sociaux

Les entreprises du CAC 40 "prennent au sérieux", les questions environnementales dans leur dialogue avec les actionnaires, mais beaucoup moins les enjeux sociaux, selon un rapport du Forum des investisseurs responsables (FIR) publié jeudi.

Comme en 2020, le Forum pour l'Investissement Responsable a posé une série de questions aux entreprises membres de l'indice phare parisien au sujet des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Il a classé les réponses de zéro (absence ou hors-sujet) à trois étoiles.

La note générale du CAC 40 n'atteint toujours pas la moyenne (1,27/3), mais est en progression par rapport à 2020 (1,04/3). Orange obtient la meilleure note (2,08/3), suivi par BNP Paribas, Kering et TotalEnergies, alors que Pernord Ricard, ArcelorMittal et Airbus, tous deux à 0,62/3, portent le bonnet d'âne.

Il en est ressorti que "les entreprises ont pris au sérieux les questions environnementales", a affirmé le président du FIR Alexis Masse au cours d'une conférence de presse. "Cela ne signifie pas qu'elles soient sur une trajectoire pour garantir un réchauffement limité à 1,5 degré, mais elles sont conscientes qu'il leur faut donner des réponses structurées", a-t-il nuancé.

Les entreprises devaient par exemple donner "les montants de Capex" (les dépenses d'investissement,) pour suivre l'accord de Paris à horizon 2025 ou encore "les indicateurs et moyens" pour limiter "l'impact de la perte de biodiversité sur (les) revenus futurs".

Les thématiques sociales en retrait

Autre satisfecit donné à la place parisienne, "on voit que les entreprises se mobilisent sur l'égalité hommes-femmes et on peut penser qu'il y aura amélioration dans les années suivantes", a noté Caroline Le Meaux, présidente de la Commission dialogue & engagement du FIR au cours de la même conférence de presse.

Toutefois, le rapport déplore des "réponses médiocres" et appelle à "un sursaut" sur certaines thématiques sociales, comme la notion d'un "salaire décent" dans tous les pays, "l'association des partenaires sociaux" ou encore "la responsabilité fiscale".

"Il est désespérant que le social soit ignoré à ce point dans les entreprises dans leurs réponses aux investisseurs", a dénoncé M. Masse. "Quand on méprise les questions sociales, cela se traduit aussi sur les cours de Bourse", a-t-il déclaré, faisant allusion à la crise que connaît l'exploitant de maisons de retraite Orpea, dont la capitalisation à chuté de moitié après la publication d'un livre dénonçant ses pratiques.

“Cette deuxième campagne a vu une amélioration de la qualité des réponses, même si des progrès dans les pratiques sont encore nécessaires. Les entreprises françaises doivent notamment s’améliorer sur le social. Les investisseurs responsables attendent un dialogue social de qualité, une réflexion sur le salaire décent et un partage équitable de la valeur", a-t-il également commenté. 

Avec AFP.