ONG Oxfam.
©chrisdorney/Shutterstock
Entreprises

CAC 40 : les entreprises françaises toujours loin des objectifs de l'accord de Paris

L'ONG Oxfam épingle mardi plusieurs grandes entreprises françaises, et particulièrement les banques, en raison de leur empreinte carbone qui "aggrave" le réchauffement climatique.

"Aucun secteur d'activité n'est aligné avec l'accord de Paris", se désole Oxfam dans un rapport établi sur la base de chiffres fournis par la société Carbon 4 Finance et publié au moment où débutent les travaux au Parlement sur la loi Climat. L'accord de Paris a pour but de limiter la montée des températures à deux degrés Celsius par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle et de continuer les efforts pour limiter cette montée à 1,5 degré. Dans le rapport, 35 entreprises françaises sont analysées, dont la plupart font actuellement partie du CAC 40, indice des valeurs vedettes de la bourse de Paris. Les autres, dont EDF, en ont fait partie par le passé. Sont prises en compte les "émissions directes" des entreprises, celles liées à leur "consommation d'électricité ou de chaleur" et les "émissions indirectes".

3 entreprises sur 35 dans la bonne trajectoire

Seules EDF, Schneider Electric et Legrand "ont une empreinte carbone et des engagements susceptibles de les faire rester dans une trajectoire compatible avec un réchauffement inférieur à 2 degrés". Dix entreprises, dont trois banques (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole) "ont une trajectoire associée à un réchauffement supérieur à +4 degrés et 17 entreprises sont entre +3 et +4 degrés". Enfin, cinq entreprises sont sur une trajectoire "qui se situe entre +2 et +3 degrés". "Une bonne partie (40 %) des émissions des acteurs financiers est issue de leurs activités dans le secteur des énergies fossiles", affirme Oxfam.

Contactées par l'AFP, les banques ont renvoyé aux réponses données en octobre à l'occasion de la publication d'une autre étude d'Oxfam consacrée au secteur. BNP Paribas critique une "comparaison qui ne fait aucun sens", car le rapport lui attribue "l'empreinte climatique correspondant à l'ensemble des entreprises auxquelles elle fait crédit, et la compare à l'empreinte carbone de ces différentes entreprises". La Société Générale s'en prend à des données qui "ne reflètent pas les efforts significatifs engagés (...) ces dernières années" et le Crédit Agricole aux conclusions fondées "sur des bases scientifiquement erronées". L'aéronautique n'est pas épargné. Airbus, s'émeut Oxfam, "émet 66 fois plus de gaz à effet de serre que la SNCF pour générer un euro de chiffre d'affaires". Joint par l'AFP, Airbus a renvoyé vers la publication, vendredi, des émissions produites par ses avions et à l'engagement du secteur aérien de diviser par deux ses émissions de dioxyde de carbone d'ici 2050 par rapport à 2005.

En conclusion, Oxfam demande d'intégrer dans le projet de loi "Climat et Résilience" l'obligation pour les entreprises de publier leur empreinte carbone, une "feuille de route" qui mène à un respect de l'accord de Paris et un plan d'investissement.

Avec AFP.

 Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide pratique « Se mettre (vraiment) au zéro déchet : mode d’emploi ».

Au sommaire :  tout pour comprendre ce que contiennent réellement nos poubelles et comment les réduire.

#TousActeurs