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En bref

Article 9 : un "décalage notable" entre communication et exigence

Dans sa nouvelle étude consacrée au marché des fonds Article 9, Novethic met en exergue "le décalage notable entre la communication des fonds et les exigences techniques du régulateur européen".

Novethic a publié une nouvelle étude baptisée "Les débuts poussifs du marché des fonds Article 9". Réalisé en soutien avec l’ADEME, le rapport a analysé 195 fonds étiquetés Article 9 disponibles en France et totalisant 72 milliards d’euros d’encours début 2022.

Dressant notamment une ventilation sectorielle des fonds investis en actions, Novethic révèle -grâce aux données de Morningstar- que 17,6 % des fonds ont été investis dans le secteur de "l’industrie", juste devant ceux de la "technologie" (14,9 %) et de la "santé" (12 %). Toujours selon l’enquête, 70 % des fonds Article 9 sont labellisés, soient 137 sur 195. Parmi eux, la grande majorité est "sans surprise" auréolée du label ISR (80%). Dans le même temps, ce sont 34 % des fonds Article 8 qui sont labellisés, soit 441 sur 1281.

Seule une vingtaine de fonds annonce une part minimum d’investissement durable, ce qui témoigne des interrogations des sociétés de gestion sur la définition qui en est donnée par SFDR.

Novethic a également recensé les 20 entreprises les plus présentes dans les portefeuilles des fonds Article 9 investis en actions. L’étude indique à ce propos que ce top 20 "fait apparaître le plébiscite de l’entreprise néerlandaise AMSL Holding, qui fabrique du matériel de lithographie destiné à l’industrie des semi-conducteurs, et des françaises Schneider Electric et L’Oréal, qui représentent toutes trois plus de 1% de l’encours des fonds Article 9 dont le portefeuille a pu être obtenu (respectivement 2,5, 1,2 et 1%)".

Des sociétés de gestion toujours en rodage

De manière plus large, ce rapport "met en exergue le décalage notable entre la communication des fonds et les exigences techniques du régulateur européen. Un décalage qui explique sans doute le mouvement de reclassement déjà amorcé pour plus de 10 % des fonds Article 9 du panel de l’étude."

Un constat partagé par Nicolas Redon, expert finance verte chez Novethic : "Seule une vingtaine de fonds annonce une part minimum d’investissement durable, ce qui témoigne des interrogations des sociétés de gestion sur la définition qui en est donnée par SFDR. Pour ce qui est de l'alignement minimum avec la taxonomie, la prudence a également été de mise durant ce round d'observation, qu'a été l'année 2022."