Les fonds recueillis par le crowdfunding ont augmenté de 84 % par rapport à 2020 pour atteindre 1 880 millions d'euros, soit un bond comparable à ceux des années précédentes, selon le baromètre réalisé par le cabinet Mazars pour Financement Participatif France publié jeudi. Le financement participatif, qui permet à des particuliers d'apporter directement des fonds à un projet, avait permis de récupérer 640 millions d'euros en 2019, et à peine 167 millions en 2015.
Le financement est principalement allé à des prêts ou obligations participatifs (1,3 milliard d'euros), notamment pour les projets immobiliers qui peuvent collecter en à peine quelques heures plusieurs milliers d'euros. L'investissement en capital représente un peu plus de 100 millions d'euros. Un peu moins de 200 millions d'euros sont des dons, pour la majorité sans contrepartie. Les dons sont la seule catégorie où l'investissement a diminué par rapport à 2020.
"La diversification progressive des mécanismes de collecte (placements privés, fonds d'investissement, souscriptions réservées) contribue à la tendance haussière", explique notamment le rapport.
L'âge moyen de l'investisseur est d'un peu moins de 50 ans. Un peu moins de 30 % sont des femmes, mais la proportion a progressé de 50 % sur un an. Les particuliers sont les initiateurs les plus nombreux, avec plus de 105 000 porteurs de projets. Viennent ensuite les acteurs de l'économie sociale et solidaire (près de 50 000 projets financés).
Crowdfunding et finance durable
Nouveauté : le baromètre identifie cette année les projets ayant une dimension environnementale ou sociale. Au nombre de 76 933, ceux-ci représentent un volume de collecte de 440 millions d’euros soit 23,4 % du volume total collecté en 2021 et 45,6 % des projets financés au cours de l’année écoulée, détaille le rapport.
Du côté des plateformes sondées, 65,1 % déclarent prendre en compte des critères ESG dans leur approche pour identifier les projets éligibles, et 78,1% disent que le financement participatif peut même aller au-delà et s’inscrire dans une démarche de finance à impact. Enfin, 53,5 % d'entre elles déclarent avoir "d’ores et déjà pris en compte au moins une fois les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies dans leur approche pour identifier des projets éligibles au cours de l’année écoulée".
"Nous notons avec grand enthousiasme qu’une majorité de plateformes a intégré une lecture environnementale dans les projets qu’elles accompagnent, dessinant ainsi une tendance de fond sur le long terme pour le secteur", a notamment salué Jérémie Benmoussa, Président de Financement Participatif France.
Les données sont issues des déclarations de 67 des principales plateformes en termes de volumes traités, complétées par les informations publiques de celles n'ayant pas répondu.
Avec AFP.