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Investissement socialement responsable : mode d’emploi (2/3)

Comment se repérer dan la jungle des fonds "verts" ? Quels sont les instruments permettant d'investir dans ces produits ? Comment faire différence entre l'ISR et la finance solidaire ? 

Pourquoi la collecte reste-t-elle encore relativement faible auprès des épargnants ?

Les différentes études portant sur le comportement des épargnants français envers l’investissement socialement responsable montrent régulièrement un défaut d’information sur l’ISR, notamment de la part des intermédiaires financiers, qui proposent encore peu ce type de produits à leurs clients. Pourtant, ces sondages révèlent également l’attente grandissante des épargnants pour des produits incluant les enjeux du développement durable.

Quelles sont les garanties qu’un fonds est ISR ? 

Il n’existe aujourd’hui pas de définition ni de standard universel pour l’ISR, qui recouvre des stratégies et des degrés de conviction parfois bien différents. Mais pour aider les investisseurs à identifier les fonds qui prennent en compte la notation ESG dans leur grille de sélection des émetteurs, mais également pour sensibiliser le grand public à cette thématique, différents labels ont vu le jour en France. Il s’agit des labels ISR et Greenfin, portés par le gouvernement, et du label CIES, consacré à l’épargne salariale. Ces labels garantissent aux investisseurs la transparence et la traçabilité de leurs placements et permettent de promouvoir les produits responsables auprès du grand public.

 

Créé par le ministère de l’Économie et des Finances, le label ISR « a pour objectif de rendre plus visibles les produits d’investissement socialement responsables pour les épargnants en France et en Europe ». Son attribution repose sur l’analyse de critères distribués autour de six piliers. Une fois l’audit terminé et en cas de réponse positive de la part de l’organisme de certification, le label est attribué pour une durée de trois ans, pendant laquelle des contrôles intermédiaires sont effectués.

 

Au 01/09/2019 : 230 fonds labellisés, 57 milliards d’euros d’encours, 49 sociétés de gestion

 

Lancé fin 2015, le label le label Greenfin (anciennement label « Transition énergé- tique et écologique pour le climat », ou « TEEC ») annonce pour sa part l’ambition de « mobiliser une partie de l’épargne au bénéfice de la transition énergétique et écologique », en garantissant aux investisseurs que leurs fonds contribuent au financement de la transition écologique et énergétique.

Au 01/09/2019 : 31 fonds labellisés, 23 sociétés de gestion, 7 milliards d’euros d’encours

Et en Europe ? 

D’autres labels et standards existent en Europe, et sont répertoriés dans le « Panorama des labels européens Finance Durable » de Novethic, qui en dresse les principales caractéristiques et pointe notamment l’hétérogénéité des méthodologies. Les cahiers des charges de chacun de ces standards sont consultables sur les sites officiels.

Source : Panorama des labels européens de Finance Durable, Novethic

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Code de transparence AFG/FIR/EUROSIF

Depuis 2010, tous les fonds se réclamant de l'ISR sont tenus de répondre aux exigences du Code de transparence de l’AFG et du FIR et, au niveau européen, du Forum Européen de l’Investissement Responsable (Eurosif). Ce Code leur demande de donner des « in- formations exactes en langage clair et compréhensible par un large public, adéquates et actualisées », dans le but de permettre à l’ensemble des parties prenantes, notamment investisseurs et épargnants, de mieux comprendre les politiques et pratiques ESG qu’ils ont mises en place. L’ensemble des fonds signataires sont listés sur les sites de l’AFG et du FIR.

Comment investir sur un fonds ISR ? 

Il est possible de souscrire un fonds ISR via : 

  • Un plan d’épargne entreprise (PEE) ou de retraite collective (PERCO) Aujourd’hui, il existe de nombreux fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) gérés selon les règles de l’ISR. Certaines gammes ISR sont d’ailleurs labellisées par le Comité Intersyndical de l’Epargne Salariale (CIES). Selon l’AFG, fin 2017, plus d’un euro sur quatre en épargne salariale était investi en ISR.
  • Un compte-titres ordinaire
  • Un plan d’épargne en actions (PEA), qui permet de gérer un portefeuille d’actions ou de fonds d’investissement en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse à condition de le conserver au moins cinq ans. Pour savoir si un fonds ISR est éligible au PEA, il est notamment possible de se rendre sur le site Morningstar, dont l’outil « sélecteur de fonds » propose de filtrer les produits selon cette compatibilité ;
  • Une assurance-vie en Unités de Compte, si le fonds visé est éligible. C’est alors la fiscalité de l’assurance-vie qui s’applique ;
  • Certains produits d’épargne retraite individuelle (Madelin, plan d’épargne retraite populaire...)

Quelle est la différence avec la finance solidaire ? 

A la différence de l’ISR, avec qui elle partage une ambition commune, la finance solidaire permet de diriger son argent vers des entreprises non cotées, souvent absentes des circuits financiers classiques, et est largement portée par des épargnants et des investisseurs particuliers.

Il existe plusieurs manières d’épargner solidaire :

  • Souscrire un fonds solidaire dans le cadre d’un PEE ou PERCO ;
  • Souscrire au capital d’une entreprise solidaire ;
  • Souscrire un placement solidaire auprès d’une mutuelle d’assurance ou d’une banque.

 

Lancé en 1997, le label Finansol distingue les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne. Il assure, entre autres, aux épargnants et aux investisseurs que leur argent contribue réellement au financement d’activités génératrices d’utilité sociale et/ou environnementale. Il garantit également que l’information sur ces produits est régulièrement actualisée et qu’elle est accessible aux épargnants.

Retrouvez l'intégralité d'Investir Durable #3, le magazine de la finance durable. 

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