Le gouvernement a publié jeudi soir son projet de "stratégie nationale biodiversité" (SNB)
© Tanja_G / Shutterstock
En bref

Protection de la biodiversité : Finance For Tomorrow lance un appel pour une mobilisation générale du secteur financier

Seize acteurs de la finance, de la recherche, des agences publiques et des associations ont également signé cette tribune, publiée le 22 mai dans Le Monde, à l'occasion de la journée internationale de la biodiversité. 

Et si la finance avait un rôle clé à jouer dans la protection de la biodiversité ? Alors que des experts et scientifiques du monde entier ont tiré la sonnette d’alarme il y a quelques semaines en dévoilant un rapport inédit sur l’état de la biodiversité, révélant qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, 16 acteurs de la finance, des agences publiques, de la recherche et des associations ont appelé, dans une tribune publiée le 22 mai dans Le Monde, à une mobilisation massive de l’ensemble du secteur financier pour la sauvegarde de la biodiversité.

"Nous devons réorienter à grande échelle les flux financiers pour développer des projets d’envergure en vue d’une économie durable et inclusive", expliquent les auteurs de la tribune, initiée par Finance For Tomorrow. "Chaque année au niveau mondial, la nature nous rend gratuitement des services d’une valeur de 125 à 1400 000 milliards de dollars" rappellent les signataires, qui estiment à 440 milliards de dollars par an les besoins d’investissements pour développer des activités en faveur de la biodiversité.

Si le déclin de la biodiversité représente de "nouveaux facteurs de risques" pour les investisseurs, les opportunités sont "nombreuses, concrètes et diverses", affirment les auteurs. Ils mettent notamment en avant deux types d’investissements majeurs : les "projets de gestion de ressources naturelles (pêche durable, reforestation, matière premières…)" et "l’accompagnement financier des entreprises qui innovent pour transformer nos modèles de production et de consommation". "Ces investissements sont porteurs d’impacts positifs sur la biodiversité et sont source de développement économique au niveau local", précisent-ils.

Ceux-ci soulignent également la nécessité de mettre en place de "nouveaux produits financiers", tels que les "obligations durables dédiées au financement de filières agricoles et de matière premières durables" ou encore les "prêts à impacts, indexés sur des critères environnementaux dans les chaînes logistiques agroalimentaires". "Pour que cette dynamique se concrétise, il est indispensable de construire des partenariats rassemblant toutes les parties prenantes : acteurs de la recherche, ONG, entreprises, porteurs de projets et financeurs. Ce n’est qu’en joignant nos forces que nous pourrons réussir", concluent les 16 signataires de la tribune.