Emmanuel Macron.
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Environnement

Gaspillage, espaces protégés : le point sur les actions pour la biodiversité proposées par Macron

Emmanuel Macron a annoncé lundi 6 mai, après le rapport des experts de l'ONU, une série d'actions en faveur de la biodiversité, dont une lutte accrue contre le gaspillage et l'extension des espaces protégés, appelant aussi à "un changement profond" des modes de production.

"C'est la première fois qu'au meilleur niveau scientifique sont établis des faits cruels pour nous tous et qui appellent à l'action. Ce qui est en jeu est la possibilité même d'avoir une Terre habitable", a déclaré le chef de l'Etat, juste après avoir reçu les experts de l'ONU (IPBES).

Leur rapport constate qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, à moins de changements majeurs de société.

"La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu'en oeuvrant sur tous les leviers", a dit le président, citant plusieurs orientations principales et une annonce concrète : l'extension des espaces naturels protégés en France. Premier objectif, la lutte contre le gaspillage alimentaire, au niveau notamment "des écoles, des restaurateurs et des distributeurs", a-t-il demandé. "C'est une déclaration très importante et très grave", a réagi auprès de l'AFP l'avocat Arash Derambarsh, l'un des initiateurs d'une loi de 2016 contre le gaspillage alimentaire, qui interdit aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de jeter de la nourriture. "Je me réjouis qu'il nous rejoigne sur ce combat. J'espère que cela n'est pas un coup de buzz", a ajouté le conseiller municipal LR de Courbevoie, qui demande d'étendre cette loi à toute l'UE.

Emmanuel Macron souhaite aussi "un changement dans nos modèles de production", ce qui n'est "jamais facile car nous vivons sur un modèle de production qui n'était pas conforme à cette prise de conscience". Il a cité l'exemple du glyphosate, dont la France veut sortir d'ici 3 ans. Il a aussi réaffirmé l'objectif de réduire les phytosanitaires de 50 % en France d'ici 2025 - but qui figure dans les plans "Ecophyto" engagés depuis 2007.

Il a par ailleurs annoncé vouloir porter la part des aires marines et terrestres protégées à 30 % du territoire d'ici 2022 (contre 20 % actuellement ndlr) dont un tiers "protégées en pleine naturalité". Il veut également "accroître la lutte" contre la réduction des terres agricoles au profit de la construction.

"J'ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l'artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25% de sols agricoles dégradés par l'utilisation passée de phytosanitaires", a-t-il précisé. Plus globalement, il a annoncé une "revue des aides fiscales et budgétaires" pour les mettre en conformité avec ces objectifs. Son objectif est de "compléter" le plan pour la biodiversité présenté par Nicolas Hulot à l'été 2018, qui fera l'objet d'une évaluation à l'été.

La future loi sur l'économie circulaire, présentée dans les prochaines semaines, vise 100% de plastiques recyclés d'ici 2025, a-t-il rappelé. Au plan international, il veut faire du G7 de Biarritz en août une "étape importante de la bataille mondiale pour la biodiversité" et au niveau européen, intensifier la lutte contre le plastique et "intégrer la biodiversité aux critères de la prochaine Politique agricole commune".

Il a enfin assuré qu'il ferait "tout" pour que la Convention de l'ONU sur la diversité biologique en Chine en 2020 soit "l'équivalent de la COP de Paris" ayant abouti à l'accord climat de 2015.

Avec AFP.