"Sur l'argent public, je pense qu'il est essentiel d'avoir de la cohérence (...) Cela veut dire qu'on ne peut pas investir sur le vert et continuer à avantager le brun. Ça veut dire faire ce qui est le plus difficile en politique, faire des choix. Et quand on fait des choix, on ne satisfait pas tout le monde", a déclaré M. Le Maire
"Oui, je considère qu'il va falloir retirer, dès le projet de loi de finances 2024, un certain nombre d'avantages fiscaux sur les énergies fossiles", a indiqué le patron de Bercy. "Pour tous ceux qui sont concernés --ça peut être les transporteurs routiers, les entreprises du bâtiment, les travaux publics--, ça veut dire que les chantiers ne sont plus rentables, que les entreprises peuvent perdre de l'argent. Donc il faut regarder comment les accompagner", a-t-il développé.
"Et c'est là que la notion de trajectoire, de durée et d'accompagnement est absolument clé. La brutalité, ça ne marche pas. On ne peut pas dire du jour au lendemain: je supprime telle aide. Il faut de la pluri-annualité. De l'accompagnement, par exemple comment on va vous aider, vous, transporteurs, à investir dans des véhicules moins polluants, à moteurs électriques", a-t-il ajouté.
Une opposition à un "ISF vert"
M. Le Maire a par ailleurs réaffirmé l'opposition de l'exécutif à un "ISF vert", suggéré dans un récent rapport des économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz. "Quand on dit 10% des Français les plus riches, c'est quand même 10% des Français, c'est plusieurs millions de personnes. Donc il faut faire très attention à ne pas susciter une allergie fiscale à la décarbonation de notre économie", a-t-il dit.
"Aucun mépris de notre part, on regarde toutes les options, y compris l'ISF vert, on a regardé ça très attentivement, mais nous considérons, avec le président de la République et la Première ministre, que cette option d'augmentation de la fiscalité n'est pas la meilleure dans un pays qui a le niveau d'imposition le plus élevé de tous les pays de l'OCDE", a insisté M. Le Maire.
Il s'est par ailleurs prononcé en faveur d'un "caractère opposable des aides d'État" pour les investissements en faveur de la décarbonation: "et Dieu sait que je ne suis pas un fan de la conditionnalité de ces aides publiques".
Avec AFP.
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