Une étude publiée par le journal britannique The Guardian révèle qu’entre 1965 et 2017, 20 entreprises ont émis à elles seules 480 milliards de tonnes de CO2, soit 35 % des émissions mondiales. Afin de pousser les sociétés cotées à prendre davantage en compte les enjeux de transition écologique, le milliardaire britannique Chris Hohn a donc lancé, par l’intermédiaire de son fonds activiste The Children’s Investment Fund Foundation, le Say on Climate en 2020.
Le poids des actionnaires
Visant à lutter contre l’indifférence au changement climatique, le Say on Climate est une résolution proposée lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires. Portant sur la politique climat des entreprises cotées ainsi que sur le suivi de cette dernière, elle peut être déposée par l’entreprise elle-même ou par ses actionnaires.
Cette résolution permet d’assurer un dialogue permanent sur les questions environnementales entre les investisseurs, les entreprises et leurs parties prenantes. Elle répond également à une demande croissante des investisseurs, qui réclament une accélération de la transition énergétique ainsi qu’un meilleur alignement des sociétés avec l’Accord de Paris.
Toutefois, le Say on Climate n’est encadrée par aucune réglementation. Une absence de cadrage juridique qui rend l’avis des actionnaires non contraignant pour l’entreprise, affaiblissant par conséquent la portée de ces résolutions.
Une résolution adoptée par les entreprises françaises
Alors qu’elles n’étaient que trois en 2020, dix entreprises françaises se sont prêtées au jeu du Say on Climate en 2022, à savoir Amundi, Carrefour, EDF, Elis, Engie, Getlink, Icade, Mercialys, Nexity et TotalEnergies. Des plans climat passés au crible par le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) dans une étude publiée en juin, qui révélait que le taux d’approbation moyen des dix entreprises pour cette initiative était de 93 %. Des résultats qui soulignaient selon le FIR "des progrès sur l'harmonisation du reporting avec des critères et indicateurs précis".