Jérôme Saddier, président du conseil d'administration du groupe Crédit coopératif, et Pascal Pouyet, directeur général du Crédit coopératif, ont présenté leur stratégie 2025-2030.
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Finance durable

Crédit Coopératif : "Nous voulons démontrer qu’il est possible d’être performant tout en étant engagé"

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Le Crédit coopératif, qui se présente comme "la banque de l’économie sociale et solidaire", a publié sa stratégie "100 % engagés" pour 2025-2030, ainsi que ses résultats 2024. 

À l'occasion d'une conférence de presse organisée dans le cadre du dévoilement de la stratégie 2025-2030 du Crédit Coopératif, Jérôme Saddier, président du conseil d’administration du groupe, explique vouloir continuer à "proposer une offre alternative aux banques traditionnelles", en soutenant "un modèle différent, coopératif, engagé et performant". 

Il souligne l’engagement de la banque dans l’économie sociale et solidaire et les enjeux de développement durable, notamment en matière de financement. Ainsi, certains secteurs, tels que les énergies fossiles, les jeux d’argent, le nucléaire, les pesticides ou les expérimentations animales à but non médical, sont exclus de ses investissements. 

Le Crédit Coopératif espère ainsi remplir son "objectif de rester la banque coopérative à l’empreinte carbone la plus faible en 2030".

Des particuliers attentifs à l’impact de leur argent 

La banque relève en effet une prise de conscience des particuliers de l’impact environnemental et climatique que peut avoir leur argent. Ils ont par conséquent de nouvelles attentes en matière de placements, auxquelles le Crédit Coopératif entend répondre à l’avenir, malgré "un possible désengagement politique et économique sur les sujets environnementaux".

"Ce que nous demandent nos sociétaires, c’est de faire des choix. Ils ne viennent pas vers nous par hasard. Ils ont des engagements", déclare Jérôme Saddier. 

C'est en donnant du sens aux placements qu'on est capable de fidéliser, en particulier les jeunes, qui sont plus attentifs à ces questions.

Il note également des "tensions croissantes en Europe" qui pourraient mener à l’ouverture d’un "débat" avec les sociétaires sur le financement de l’industrie de la défense. Celle-ci fait partie des activités dans lesquelles le Crédit Coopératif a choisi de ne pas investir pour le moment, en réponse aux attentes de leurs sociétaires. Il n'exclut toutefois pas des évolutions sur le sujet, d’autant plus qu’il finance déjà des sous-traitants de cette industrie. 

Engagé pour la CSRD 

Fort d’un bilan financier positif en 2024, le Crédit Coopératif affirme aussi des ambitions extra-financières pour 2030. Au sujet de la CSRD – la directive européenne sur les obligations de reporting des entreprises concernant leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance –, Pascal Pouyet, directeur général du Crédit Coopératif, assure "continuer leur trajectoire de décarbonation et maintenir la publication du rapport".

La CSRD est en effet menacée après l'adoption par la Commission européenne d’un "nouveau paquet de propositions visant à simplifier les règles de l'UE, à stimuler la compétitivité et à débloquer des capacités d'investissement supplémentaires".

"On n’a pas attendu la réglementation pour le faire donc ce n’est pas parce qu’il y a une fébrilité sur le sujet que l’on va s’arrêter", explique Pascal Pouyet. Il souligne également que l’argument de la compétitivité n’est selon lui pas valide. "Je pense que c’est l’inverse. L'Europe peut se démarquer en affirmant cette ligne de conduite."

Dans le domaine de la RSE, le Crédit Coopératif souhaite poursuivre sa trajectoire de décarbonation, améliorer l’inclusion au sein du groupe et obtenir la certification "Great Place to Work". Il ambitionne aussi de développer le sociétariat chez ses nouveaux clients, afin de "marquer leur engagement".

Il prévoit par ailleurs de développer ses activités de banque d’affaires et privée, en s’"appuyant sur leur modèle coopératif", et de créer une banque judiciaire, "dédiée aux clients en procédure collective".