Selon Reuters, les membres de la Net Zero Banking Alliance (NZBA), qui inclut notamment les plus grandes banques françaises, s'apprêtent à voter la révision de leur stratégie. Celle-ci devrait inclure l'abandon de l'objectif "d'aligner leurs prêts avec le but de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels", selon une source proche du dossier.
Cette révision s'inscrit dans un contexte marqué par une série de retraits de grandes institutions ces derniers mois. Il y a quelques jours, l’un des principaux groupes de services financiers japonais, Nomura Holdings, a annoncé son départ de l’alliance, peu après celui de Sumitomo Mitsui Financial Group, la troisième plus grande banque du pays. Selon le Japan Times, Nomura a néanmoins précisé vouloir "continuer à adapter son approche de la décarbonation aux règles et au contexte économique évolutifs dans les différentes régions et pays où elle opère."
Cependant, c’est surtout aux États-Unis que cette dynamique est marquée. Dans le sillage de l'élection de Donald Trump, les six plus grandes banques américaines ont quitté l'alliance, dont Wells Fargo, accusée par Reclaim Finance d'avoir "renoncé à toutes ses cibles d’émissions financées". D'autres, comme Citi, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ont pour l’instant affirmé leur engagement envers l'objectif net zéro, "mais en dehors de la NZBA", précise l'ONG.
"La NZBA fait évoluer son offre en réponse aux circonstances extérieures et aux besoins des membres, a déclaré à Reuters Shargil Bashir, responsable du développement durable et vice-président exécutif de First Abu Dhabi Bank. Depuis la création de la NZBA il y a quatre ans, le paysage extérieur a changé rapidement, influençant la capacité du secteur bancaire à accompagner ses clients dans la transition vers le net zéro."
À la mi-mars 2025, l'alliance comptait 132 membres représentant environ 54 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Actuellement, les banques "doivent s'engager à réduire les émissions liées à leurs financements pour atteindre le net zéro d'ici 2050, et à s'aligner sur un scénario global limitant l'augmentation de la température moyenne à long terme à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels", rappelle le Financial Times.